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Insertion des travailleurs handicapés, l’entreprise a tout bon

Publié le 19/11/18

La Loi impose aux entreprises de vingt salariés et plus de compter 6 % de personnes en situation de handicap dans leurs effectifs. Pour autant, le chômage des personnes handicapées progresse avec un taux de 19 % en 2017 versus 10% pour l'ensemble des actifs. Or, les intéressés comme les employeurs ont tout à gagner à travailler ensemble.

Par le biais du travail, les personnes handicapées conservent un rôle social

Ce rôle social est accompli au moyen d’un emploi compatible avec les capacités restantes de ces personnes en situation de handicap et la préservation de leur santé, et également des possibilités de l’entreprise. Mais la route est encore longue. En guise d’exemple, à peine un employeur sur deux est informé de la maladie chronique invalidante qu’est la Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) de son salarié*. Et, lorsque c’est le cas, seul un travailleur sur quatre bénéficie en conséquence d’un aménagement de poste*.
A cela s’ajoute le regard des collaborateurs, suspicieux, voire culpabilisateur vis-à-vis d’une maladie parfois invisible et mal connue. La situation doit changer.
L’un des leviers est d’oser déclarer son handicap, comme l’encourage Marie Delenne, "patiente experte" diplômée en Education thérapeutique atteinte de Sclérose en plaques, ayant exercé à l’Inspection du Travail. « Si le taux d’emploi global des travailleurs handicapés est de 4%, je constate une évolution des mentalités en France avec une progression de ce taux d’emploi grâce à la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) en particulier, qui permet notamment des adaptations de poste ou de durée de travail. L’intéressé, le médecin du travail et l’employeur doivent savoir qu’une personne arrêtée depuis six mois a une chance sur deux de reprendre son travail. Si cette durée est de deux ans, cette chance est bien plus faible ».

Embauche d’une personne handicapée, quels avantages pour l’entreprise ?

  • Un facteur d’image et de réputation. Cet affichage éthique démontre la responsabilité sociétale de l’entreprise, son engagement contre l’exclusion et la discrimination.
    Point positif, de moins en moins d’entreprises préfèrent s’acquitter d’une contribution (sorte de pénalité imposée par l’Etat) plutôt que d’engager des travailleurs handicapés (-28% en dix ans).

 

  • Un facteur de cohésion. Intégrer des employés handicapés permet de favoriser l’esprit d’équipe, l’entraide et la cohésion ; des notions fondamentales à la bonne marche de l’entreprise. Cela implique de changer le regard des autres au travail. « Cela requiert un travail de pédagogie et d’information sur la maladie de la part du médecin du travail vis-à-vis des collaborateurs mais aussi des employeurs, et pas uniquement pour qu’ils intègrent au mieux les employés handicapés ayant des postes en contact avec le public mais dans tous les secteurs de l’entreprise », insiste le Dr Frédéric Le Guillou, pneumologue (La Rochelle) et président de l’Association de patients BPCO.

 

  • Un facteur de management. Cela dénote d’une capacité à bien manager ses équipes tout en gérant de façon optimale l’intégration d’un collaborateur handicapé, en tenant compte de sa singularité.
  • Un facteur d’enrichissement pour les collaborateurs, mais aussi les clients. Selon un sondage Louis Harris**, les personnes ayant un collègue handicapé qualifient l’expérience enrichissante, de nature à modifier le regard sur les personnes handicapées (83 %) et à donner du sens à leur travail (60 %). 82 % des salariés ayant un collègue handicapé le perçoivent comme aussi performant et 80 % n’ont pas constaté de surcharge de travail. Néanmoins, certains préjugés sont tenaces : les personnes handicapées sont jugées motivées, déterminées et sympathiques mais également fragiles et lentes voire tristes et perturbées***.

 

La parole à Antoine Durand, auteur du Blog « Dépasser son handicap »

Antoine Durand est ingénieur de formation, travaillant en tant que Chargé d’opérations immobilières malgré une myopathie de Duchenne****. Selon sa propre perception du sujet, « le handicap "oblige" les salariés handicapés à développer des compétences pour compenser leurs difficultés dont l’entreprise peut profiter. De plus, ils font en moyenne plus d’efforts que les autres car ils veulent montrer qu’ils sont aussi compétents et parfaitement capables d’exercer leur emploi. Ils sont aussi plus fidèles et attachés à leur entreprise, qui leur a laissé leur chance. »

*Sondage NXA BPCO & Autonomie Impact de la BPCO sur la qualité de vie au quotidien ; mai 2016, conduit après des patients adhérents de l’association ; Sondage Louis Harris** (« Handicapés & compétents », 2003) ; ***Guide pratique « Les stéréotypes sur les personnes handicapées en entreprise. Comprendre et agir dans l'entreprise ». Agefiph, IMS-Entreprendre pour la cité ; ****http://depasser-son-handicap.fr/

En savoir plus : Sondage Ipsos "Handicap & entreprise" 2014. https://www.handicapinfos.com/telechargement/Handicap-entreprises-10.12.14.pdf

Hélène Joubert, d’après les entretiens avec le Dr Frédéric Le Guillou et Madame Marie Delenne.

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