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Du nouveau dès 2020 pour les aidants

Un Français sur six soutient un proche en perte d’autonomie, que ce soit pour des raisons liées à l’âge, à un handicap, à une maladie chronique ou invalidante. Ce rôle compromet sa vie privée, professionnelle, sa santé et même, sa scolarité.

Publié le 16/02/20

En effet, 40 % des jeunes aidants ont moins de 20 ans. La stratégie du gouvernement « Agir pour les aidants. Stratégie de mobilisation et de soutien 2020 – 2022 » se devait de prendre cet enjeu de santé publique à bras-le-corps et de leur promettre un avenir meilleur.

Une photographie des aidants en 2019

Le nombre d’aidants en France se situe entre 8 et 11 millions, soit un Français sur six (1). 90 % aident un membre de leur famille, dont 52 % un de leurs parents. 37 % des aidants sont âgés de 50 à 64 ans. 57 % sont des femmes (âge moyen de 52 ans, 34 % ont 60 ans et plus). 61 % des aidants travaillent. Un aidant sur quatre consacre vingt heures et plus par semaine à aider un proche (1). Les aidants font part de difficultés à concilier leur rôle avec leur vie professionnelle pour 44 % (2). Et jusqu’à 31 % des aidants délaissent leur propre santé (3).

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé et Sophie Cluzel, secrétaire d’État
auprès du Premier ministre, chargée des personnes handicapées, portent le plan gouvernemental « Agir pour les aidants. Stratégie de mobilisation et de soutien 2020 – 2022 », dévoilé en fin d’année 2019. L’enjeu est de taille car le nombre d’aidants ira croissant dans les années à venir : sur le seul champ des personnes âgées, il y aura trois fois plus de personnes de plus de 85 ans en 2050.
 

6 priorités et 17 mesures clés pour les aidants

La stratégie gouvernementale définit 6 priorités et 17 mesures clés pour les proches aidants, financées pour trois ans à hauteur de 400 M€ dont 105 M€ pour le répit.

Priorité n°1 : Rompre l’isolement des proches aidants et les soutenir au quotidien dans leur rôle. A ce sujet, 54 % des aidants n’ont pas conscience de leur rôle.
Quatre mesures ont été prises en ce sens, comme la mise en place dès 2020 d’un numéro téléphonique national de soutien des proches aidants (écoute, information, orientation vers des interlocuteurs de proximité́), la création d’un réseau de lieux d’accueil labellisés et d’une plateforme numérique « Je réponds aux aidants », ainsi que la diversification et le déploiement des offres d’accompagnement par des professionnels et des pairs dans tous les territoires. Il s’agit d’un soutien psychologique, collectif et individuel, d’une sensibilisation et d’une formation (en présentiel et à distance). L’objectif est d’accompagner 450 000 aidants d’ici à 2022.

Priorité n°2 : Ouvrir de nouveaux droits sociaux aux proches aidants et faciliter leurs démarches administratives.
Mesure phare en rapport avec cette priorité, le congé de proche aidant indemnisé pour les salariés, les travailleurs indépendants, les fonctionnaires et les chômeurs indemnisés, sera possible dès octobre 2020. Dans le détail il comptabilise trois mois ouvrés sur l’ensemble de la carrière et sera indemnisé 43 euros par jour pour les personnes vivant en couple et 52 euros par jour pour une personne seule. De plus il sera automatiquement pris en compte au titre des droits à la retraite.

Priorité n°3 : Permettre aux aidants de concilier vie personnelle et vie professionnelle.
25 % des aidants ont dû s’absenter au cours des douze derniers mois pour s’occuper de leur proche (16 jours en moyenne) (4). 44 % posent régulièrement des jours de RTT et de congés pour aider leurs proches dépendants.
Pour que cette situation souvent très délicate s’améliore, le congé de présence parentale et l’allocation journalière de présence parentale seront assouplis. Ils pourront être pris de façon fractionnée, par demi-journées, dès janvier 2020.
Par ailleurs, dans l’optique de faciliter le parcours professionnel, un nouveau système de reconnaissance de l’expérience acquise en tant que proche aidant sera instauré en 2021.

Priorité n°4 : Accroître et diversifier les solutions de répit.
Le risque de fatigue voire d’épuisement qui peut s’attacher à la condition de proche aidant est prégnant. 25 % des aidants ne parviennent pas à se ménager du répit (5). A cette intention, le gouvernement lance un plan national de renforcement et de diversification des solutions de répit, adossé à un financement supplémentaire de 105 M€ sur la période 2020 – 2022.
Il comporte un accent prioritaire et immédiat sur le soutien des proches aidants dans leur vie à domicile, à travers le renforcement des capacités d’accueil des plateformes de répit (objectif minimum de doublement d’ici 2022). L’accueil temporaire sera renforcé avec l’objectif de doubler le nombre d’aidants soutenus d’ici à 2022.

Priorité n°5 : Agir pour la santé des proches aidants.
Les aidants témoignent souvent de difficultés particulières, liées au stress et à la fatigue du quotidien et à une tendance à repousser leurs propres soins pour privilégier ceux de la personne aidée. Au détriment de leur santé. Une enquête de Santé publique France sur ce sujet sera conduite en 2020.
L’idée est d’instaurer un « reflexe proches aidants » chez les professionnels de santé́ ou d’accompagnement, à travers plusieurs canaux (formation initiale et continue des professionnels de santé́, inscription systématique du repérage et de l’orientation des proches aidants au moment de leur passage à la retraite dans le cadre du « rendez-vous » de prévention qui sera généralisé́ en 2020, etc.). Par ailleurs, l’identification du rôle de proche aidant dans le dossier médical partagé sera effective en 2020, en application de la loi du 22 mai 2019.

Priorité n°6 : Epauler les jeunes aidants.
40 % des jeunes aidants ont moins de 20 ans et 13 % ont entre 13 et 16 ans (6).
En réponse à cette problématique cruciale, l’une des mesures est la sensibilisation des personnels de l’Education nationale, pour repérer et orienter les jeunes aidants, au moyen d’outils co-construits avec le monde associatif. Une expérimentation sera lancée en 2020 en Île-de-France et en Occitanie. L’aménagement des rythmes d’étude (condition d’assiduité et examen) pour les étudiants aidants a déjà débuté.

Hélène Joubert, journaliste.

Pour en savoir plus :
http://www.lamaisondesaidants.com/wp-content/uploads/2019/10/Dossier-de-presse-Agir-pour-les-aidants-23.10.2019.pdf

(1) Baromètre 2019, Fondation April et BVA ; (2) Baromètre 2017, Carac et Opinion Way ; (3) Baromètre BVA April 2018 ; (4) Novartis-BVA de 2008 ; (5) Enquêtes Handicap Santé Ménages (HSM) et Handicap Santé aidants (HSA) de la DREES, 2008 ; (6) Enquête « Qui sont les jeunes aidants aujourd’hui en France ? » par le laboratoire Novartis en partenariat avec Ipsos en juin 2017
 

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