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50 ans, l’heure des bilans

Publié le 08/08/18

On peut se sentir en forme à 50 ans. Mais il faut savoir que certaines maladies restent longtemps silencieuses. C’est pourquoi il est recommandé, à cet âge, de procéder à différents examens de dépistage, en plus de ceux auxquels vous invite l’Assurance maladie. La marche à suivre avec le Dr Jean-Loup Dervaux, médecin généraliste.

Nous ne sommes pas tous à égalité devant la prévention. Certaines personnes, du fait notamment d’antécédents familiaux, ont tout intérêt à se soumettre à des examens de dépistage avant l’âge de 50 ans. Mais celles qui se sentent encore en pleine forme à ce stade de leur vie ne doivent pas pour autant négliger l’intérêt d’un bilan de santé. « Avec le vieillissement, l’organisme devient plus fragile, rappelle le Dr Jean-Loup Dervaux, médecin généraliste. Et les affections qui en résultent peuvent rester longtemps asymptomatiques. Quand les signes fonctionnels se manifestent, la maladie a bien souvent déjà progressé. D’où l’intérêt d’un dépistage précoce pour la prendre en charge avec les meilleures chances de guérison. »

Prévenir les maladies cardio-vasculaires

Première étape de ce bilan : déceler une éventuelle maladie cardio-vasculaire. Cela nécessite de procéder à un bilan sanguin qui permettra de dépister une hypercholestérolémie, une hypertension artérielle ou encore un diabète, qui sont des facteurs de risque. Il pourra être complété par un électrocardiogramme. Le Dr Jean-Loup Dervaux souligne que les femmes sont autant concernées que les hommes. « En se rapprochant du mode de vie des hommes (consommation de tabac et d’alcool, stress...), elles s’exposent aux mêmes risques qu’eux. » Confirmation avec les données de l’Institut de veille sanitaire qui constate une progression significative des hospitalisations pour infarctus du myocarde chez les femmes de 45 à 54 ans (+ 4,8 % par an entre 2009 et 2013). De plus, après la ménopause, les femmes ne bénéficient plus de la barrière protectrice des œstrogènes. Le bilan de santé cardio-vasculaire est également l’occasion de leur dispenser des conseils de prévention car elles ignorent bien souvent que les symptômes avant-coureurs de l’infarctus du myocarde sont, chez elles, très différents de ceux que connaissent les hommes. Trois signes doivent les alerter : la sensation d’épuisement, l’essoufflement à l’effort et les nausées.

Dépister les cancers

« À partir de 50 ans, les défenses immunitaires, qui agissent contre les virus et les bactéries, mais également contre les cellules cancéreuses, diminuent », rappelle le Dr Jean-Loup Dervaux. Il s’agit donc de les détecter au plus tôt. Deux examens sont recommandés et pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie : celui du cancer colorectal et, pour les femmes, celui du cancer du sein. Le premier survient dans 95 % des cas après 50 ans et occasionne 17 500 décès par an, alors qu’il peut être guéri dans neuf cas sur dix s’il est détecté précocement. Nathalie, 52 ans, a bien reçu cette invitation à effectuer un test immunologique. « J’ai traîné à le faire alors que j’avais incité mon mari à s’en occuper rapidement, avoue-t-elle. Comme le test a révélé du sang dans les selles, j’ai pris rendez-vous avec un gastro-entérologue pour une coloscopie. On m’a retiré un polype et annoncé, dix jours après, qu’il y avait des cellules cancéreuses. Sur le coup, j’ai encaissé. Mais j’ai été très en colère lorsque j’ai appris par ma mère que mon père, de son vivant, avait dû régulièrement se faire enlever des polypes non cancéreux. Je n’en savais rien ! Du coup, j’ai averti mes frères et ma sœur du risque qui nous touche. »

Une décision personnelle

Le cancer du sein peut, lui aussi, être guéri dans neuf cas sur dix s’il est détecté tôt. Le dépistage permet une réduction estimée entre 15 et 21 % du nombre des décès. La démarche reste personnelle et il appartient à chaque femme de décider, avec son médecin, si la mammographie est adaptée à sa situation. Cependant, elle a la possibilité, à partir de 50 ans, de bénéficier tous les deux ans d’une mammographie prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Le Dr Jean-Loup Dervaux encourage également à ne pas négliger les examens qui permettent de prévenir le cancer du col de l’utérus et le cancer de la prostate. Dans le premier cas, on recommande aux femmes de se soumettre à un frottis tous les trois ans de l’âge de 25 ans jusqu’à 65 ans. Pourtant, 40 % d’entre elles ne le font pas, ou pas régulièrement, en particulier après 50 ans. C’est pourquoi l’expérience de dépistage organisé dans treize départements, entre 2010 et 2012, devrait être étendue à toute la France début 2018. Enfin, le cancer de la prostate se détecte grâce à la mesure du taux d’une protéine dans le sang, le PSA, puis au toucher rectal (dans cet ordre, pour éviter les faux positifs). La Ligue contre le cancer définit deux facteurs de risque dans cette affection : un âge supérieur à 50 ans et l’existence d’antécédents familiaux de cancer de la prostate. Mais la décision de faire le dépistage doit résulter, là aussi, d’un choix personnel, éclairé par le dialogue avec un médecin.

Le saviez-vous ?

Chaque assuré du régime général a l’opportunité de bénéficier, tous les cinq ans, d’un examen périodique de santé gratuit. Ce bilan s’adresse à tous à partir de l’âge de 16 ans, bien qu’il soit destiné en priorité aux personnes éloignées du système de santé ou qui ne sont pas régulièrement suivies par un médecin. Il a lieu dans l’un des 85 centres d’examens de santé (CES) de l’Assurance maladie et dure entre deux et trois heures. Pour commencer, l’équipe médicale réalise des analyses biologiques, des tests et des mesures permettant de détecter d’éventuelles pathologies ou facteurs de risque. Il faut y ajouter des examens dentaires, visuels et auditifs. Un entretien avec le médecin du CES, qui commente les résultats et pratique un examen clinique, clôt ce bilan personnalisé. Vous pouvez demander un rendez-vous sur ameli.fr ou en téléphonant au 3646 (appel non surtaxé).

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