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La santé des dirigeants d’entreprise sur le fil du rasoir

Publié le 06/11/17

S’il s’estime globalement en bonne santé, près d’un dirigeant d’entreprise sur deux souffre de troubles du sommeil et la majorité ressent du stress au quotidien. Or, les problèmes de sommeil sont le premier signe d’alerte à repérer avant d’entrer dans le cercle vicieux de l’épuisement professionnel. Quant au stress, ses conséquences sur le système cardiovasculaire sont bien connues. Tout va très bien…vraiment ? Par Hélène Joubert, journaliste scientifique

En bonne santé mais… stressé et dormant mal

Globalement, les chefs d’entreprises s’estiment en bonne santé : 76% des dirigeants de très petites et moyennes entreprises (TPE-PME, de moins de 50 salariés) interrogés lors d’un sondage Opinion Way pour MMA* s'estiment en bonne ou en très bonne santé. Ce sentiment n’est partagé que par 65 % des agriculteurs. Pour un agriculteur sur cinq, son état de santé est même moins bon que la moyenne des Français.

Baisse de moral et anxiété sont des sentiments partagés par la moitié d’entre eux au cours de l’année écoulée. Plus d’un quart se sent isolé (29%) et 13% dépressif.
Du côté des maux physiques, c’est le dos et les articulations qui souffrent, avec respectivement 61% et 52 %, des chiffres en légère hausse sur un an. Comme attendu, le mal de dos est nettement plus fréquent chez les agriculteurs.
Quant au stress, il est familier de bon nombre de dirigeants de TPE-PME. Les journées sont stressantes pour 58% d’entre eux, les artisans en tête. Ils sont 46% à passer des journée « assez stressantes » alors qu’ils n’étaient que 36% en 2015. Une écrasante majorité trouvent cependant un intérêt à l’exercice de son métier, surtout au travers de la liberté d’organisation de leur fonction.
Enfin, les dirigeants d’entreprise TPE-PME sont 47 % à avouer souffrir de troubles du sommeil, soit 7 points de plus qu’en 2015 ! C’est à signal à ne pas prendre à la légère. En effet, le premier signe avant-coureur de burn-out est la fatigue chronique due à une dette de sommeil et à des troubles de sommeil. En découlent un épuisement physique, psychique, moral et émotionnel.

Une santé liée à celle de leur entreprise

Si leur santé s’est dégradée pour un dirigeant de TPE-PME sur quatre au cours des cinq dernières années, ils mettent en majorité cette évolution sur le compte du stress lié au travail (problèmes de trésorerie, incertitudes liées au travail). Là encore, les agriculteurs se distinguent dans le mauvais sens car pour les deux tiers, l’instabilité financière est la première source de leur stress. Pour tous, ce stress est nuisible.

A 66%, leur propre santé et celle de leur entreprise sont liées. Aussi, pour conserver la forme, les dirigeants se disent vigilants quant à leur alimentation -86% privilégient une alimentation saine et variée- et au temps passé en famille. Les fumeurs sont minoritaires parmi les dirigeants de TPE-PME, qui déclarent à 94% n’utiliser ni stimulant ni relaxant au quotidien. 

De multiples conséquences sur la santé

Le manque de temps de repos est flagrant : 40% dépassent les 50 heures de travail hebdomadaires (plus de 60h pour 37% des agriculteurs). Pour autant, 84 % jugent que ce temps de travail reste supportable. Cela reste néanmoins autant de temps en moins passé en famille et 50% d’entre eux reconnaissent des difficultés à concilier vie privée et vie professionnelle.
A peine un patron sur dix a ainsi pris un congé maladie au cours des douze derniers mois. Près d’un tiers des dirigeants évite l’arrêt maladie. Cela se comprend : dans 37% des cas, la situation de leur affaire s’est dégradée en raison de cet arrêt.

Pourtant, à terme, le stress chronique favoriserait l’apparition de nombreuses maladies et en aggraveraient l’évolution (surpoids, diabète, accident vasculaire cérébral, troubles du rythme cardiaque etc.). On connait bien l’impact important du stress chronique sur la santé cardio-vasculaire, en influant notamment sur l’hypertension. 30% du risque d’infarctus est dû au stress psychosocial dont fait partie le stress lié au travail.

Psychologie positive, sport et relaxation…

Dixit le sondage, les chefs d'entreprises semblent encore peu adeptes des techniques de relaxation. Pourtant, des méthodes existent, et peu chronophages contrairement à l’idée que l’on en a :

  • Pratiquer la psychologie positive

Voir le bon côté des choses, mais surtout se poser la question « Quelles sont mes valeurs de vie ? » et s’engager selon ses propres valeurs sont les clés d’une attitude positive appelée psychologie positive.

  • L’activité physique quotidienne

Elle induit la diminution de la sécrétion d’adrénaline au niveau cérébral, ce qui réduit la réactivité au stress. A l’inverse, elle baisse la sécrétion de protéines inflammatoires contrecarrant ainsi les effets pro-inflammatoires du stress. Enfin, les connections cérébrales s’accroissent, d’où une diminution de la réponse au stress mental.

  • Les méthodes psychocorporelles

Prendre le temps de se poser régulièrement en pratiquant des méthodes de relaxation corporelle et respiratoire, de sophrologie, de cohérence cardiaque, de méditation en pleine conscience et de thérapies cognitivo-comportementales (TTC) est essentiel pour qui reconnaît son état de stress chronique. Ceci dans l’optique de mieux gérer ses émotions et l’impact du stress quotidien et ainsi diminuer le risque d’anxiété et de dépression. La méditation pleine conscience mais surtout les TCC permettraient de réduire le risque de mortalité et de récidive d’infarctus du myocarde de 40% à cinq ans.
La méditation en pleine conscience et la cohérence cardiaque ont l’avantage de pouvoir être pratiquées rapidement, seul, dans la vie de tous les jours pour en voir rapidement les retombées.

  • La cohérence cardiaque

Ce mode de respiration est une méthode de biofeedback : si je suis stressé, je vais accélérer mon cœur, modifier ma respiration et ma transpiration. L’idée est de modifier ces paramètres à l’aide d’une technique de respiration.
Le principe est le ralentissement de la respiration qui passe de 12-16 inspirations/ minute à 4-6 inspirations/ minute, avec principalement une expiration prolongée ; le modèle étant « inspiration courte/pause/expiration longue/pause/inspiration courte etc.
Ces exercices sont relativement simples à pratiquer seul, à l’aide d’applications smartphone ou d’un spécialiste pour débuter.

  • et bien entendu, l’aromathérapie, l’acupuncture, la réflexologie, le yoga etc. selon les affinités de chacun.

*Baromètre MMA par OpinionWay sur la santé des dirigeants d’entreprise (avril 2016), auprès de 1284 chefs d’entreprise de moins de 50 salariés.

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