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Les innovations qui ont marqué 2019, et celles attendues en 2020

L’innovation en santé, florissante en 2019, poursuit sur sa lancée. Impossible de prétendre à l’exhaustivité tant les progrès couvrent des domaines aussi variés que la recherche fondamentale, clinique, technologique mais également organisationnelle, ainsi que celui de la santé publique. Pêle-mêle, voici quelques morceaux choisis.

Publié le 11/03/20

2019, une année d’innovation

  • Avec l’ECG mobile, 30 secondes suffisent pour réaliser un électrocardiogramme de qualité médicale. Une promesse du Kardia Mobile. Couplé à un smartphone, cet accessoire miniature est censé faciliter le dépistage de la fibrillation auriculaire, notamment par un simple contact de deux doigts sur les électrodes. Cela permettrait un tracé ECG au moment même où le patient ressent une anomalie du rythme. Si l’intérêt et l’efficience ne sont pas encore démontrés, cette facilitation de la mesure du rythme cardiaque est intéressante.
  • La première trachée artificielle sur mesure est une prouesse française. Une portion d’aorte abdominale prélevée sur donneur décédé et implantée chez des insuffisants respiratoires, par rétrécissement de la trachée, leur a permis de respirer normalement. Toujours en France, une prothèse en silicone a donné des résultats tout aussi bons.
  • Un œil bionique est testé dans certaines formes de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) responsable de cécité. Un implant (Pixium Vision), placé sous la rétine a permis à quelques patients de distinguer des signaux lumineux puis, après rééducation, de reconnaître des visages.
  • En octobre 2019, dans le dépistage du cancer du col de l’utérus, l’historique frottis cervico-vaginal a laissé la place au test virologique HPV en dépistage primaire, bien plus performant. Si tout le monde s’en réjouit, pour un gain de sensibilité considérable, des problèmes restent à régler, comme son remboursement. Quant au dépistage généralisé, effectif depuis 2019, il commence doucement à se mettre en place. En pratique, la recherche du HPV est une technique intéressante à intégrer dans l'organisation du dépistage, selon des modalités à déterminer.
  • Dans la recherche, grâce aux techniques biomoléculaires, le rôle fondamental du microbiote cutané dans l’acné est de mieux en mieux compris : l’inflammation chronique de l’acné est due à l’activation de l’immunité innée par une perturbation du microbiote de la peau. Les pistes de recherche s’orientent donc vers les cocktails de probiotiques en crème et même vers la transplantation de microbiote cutané.
  • La recherche médicamenteuse est foisonnante et les biothérapies, que ce soit dans la dermatite atopique, le psoriasis, ou les maladies chroniques inflammatoires de l’intestin, etc, explosent.
  • Un nouveau test de dépistage prénatal de la trisomie 21, fondé sur l’analyse de l’ADN du fœtus qui circule dans le sang maternel, est désormais réalisé gratuitement dans beaucoup d’hôpitaux publics de France. Très fiable (à 99%), il permettrait de diviser par 3 ou 4 le nombre d’amniocentèses (prélèvement avec une aiguille du liquide dans la poche amniotique), lesquelles exposent à un risque de fausse couche.
  • Feu vert pour les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Des professionnels de santé peuvent décider de se constituer en communauté professionnelle organisée sur un territoire de santé défini. Par une incitation financière, le gouvernement veut faciliter l’exercice en groupe et coordonné, afin que l’exercice médical isolé ne soit plus la règle.
  • L’année 2019 a vu la reconnaissance de la télémédecine, rentrée dans le droit commun, et rémunérée.  Si elle est indispensable dans l’accès aux soins, ce serait cependant une erreur de considérer la télémédecine comme la solution miracle de l’organisation de santé de demain. Dans de nombreux cas, l’interaction avec un soignant reste en effet indispensable.

Les innovations attendues pour 2020

  • L'intelligence artificielle (IA) s’étendra à de nombreuses spécialités médicales, notamment dans la reconnaissance d’images à des fins diagnostiques. Déjà un algorithme d’IA s’était montré capable de reconnaître le mélanome avec 95 % d'efficacité. Des essais sont prometteurs dans le cancer du poumon ou même dans la détection des anomalies fœtales (spina bifida, etc.). Une équipe de chercheurs britanniques et américains ainsi que de Google Health ont développé un système d’IA, dont les performances lui permettent de surpasser le radiologue pour dépister le cancer du sein chez des femmes asymptomatiques. L’IA répond à la problématique de l'interprétation des mammographies, laquelle peut donner lieu à des faux positifs et à des faux négatifs.
  • On attend beaucoup de la « dextérité robot ». Bien que performants dans des environnements contrôlés, les robots sont mis en difficulté dans des situations imprévues. Coupler ces appareils mécaniques à l’intelligence artificielle permettrait de passer outre cette difficulté.
  • Du côté des médicaments, la Société francophone du diabète (SFD) a publié en décembre 2019 l’actualisation de ses recommandations sur la prise en charge médicamenteuse de l’hyperglycémie dans le diabète de type 2. Elles intègrent une nouvelle classe de médicaments, les inhibiteurs de SGLT2. Même si celle-ci n’est toujours pas disponible en France, au contraire de plus de 100 pays dans le monde depuis quelques années, les spécialistes de la SFD espèrent les voir consignées dans l’avis de la Haute autorité de santé sur le sujet, attendu courant 2020. Ils feront l’objet d’une pharmacovigilance.
  • Le premier traitement de fond dans la migraine (anticorps anti-CGRP, inhibant la protéine CGRP qui déclenche les crises) devrait être commercialisé en 2020. Un espoir formidable pour les 30 % de migraineux rebelles qui ne sont pas soulagés par les thérapeutiques de fond existantes. Ils réduisent d’environ 75% la fréquence des migraines, à raison d’une injection sous-cutanée tous les 28 jours. Ils feront l’objet d’une pharmacovigilance, notamment sur le plan cardio-vasculaire.
  • Parmi les autres recherches en cours, on peut mentionner celle sur des vaccins contre le cancer personnalisés qui utilisent l’ADN et le profil du système immunitaire pour cibler exclusivement les cellules cancéreuses.

Au niveau européen, des injections de cellules souches sont testées dans les genoux de personnes arthrosiques pour stimuler la régénération du cartilage.

  • Les prothèses connectées font leur entrée, la majorité encore au stade de développement. Celle du genou, développée au CHU de Brest (Finistère) pourra repérer un début d’infection ou un défaut de fonctionnement mécanique et transmettre l’information en temps réel au soignant.
  • Avancée majeures dans le diabète de type 1, le dispositif d’insulinothérapie automatisée à boucle fermée Diabeloop DBLG1 (délivrance automatique de la bonne dose d’insuline en fonction du taux de sucre dans le sang mesuré en continu), appelé abusivement « pancréas artificiel », devrait être prochainement déployé sur le marché français.
  • Les bilans de médication - dont les « conciliations médicamenteuses » font partie - sont réalisées par le pharmacien et prises en charge par l’Assurance maladie. Elles sont pour l’instant réservées aux plus de 75 ans, à ceux qui prennent plus de cinq traitements chroniques (depuis plus de six mois) de manière concomitante ou au plus de 65 ans en affection de longue durée (ALD). L’objectif est de mettre les patients en sécurité, de leur apprendre à mieux gérer leurs stocks et de leur fournir des explications sur leurs médications. Dès que le mode de rémunération sera facilité (les négociations sont en cours), ces bilans de médication sur rendez-vous se développeront.

Laetitia Vergnac, journaliste

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