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Quel bilan après une chute chez une personne âgée ?

Publié le 12/09/17

 

 

 

 

Une chute chez une personne âgée de 65 ans et plus n’est jamais à banaliser, un bilan est nécessaire : outre les éventuelles conséquences traumatiques immédiates telles qu’une plaie ou une fracture à prendre en charge, il faut déterminer le mécanisme de la chute ainsi que les signes de gravité associés. Ensuite, il est primordial de rechercher tous les facteurs de risque de chute, ce qui demande un travail d’investigation important dans le but d’éviter une éventuelle récidive pouvant être plus grave.

Bilan du mécanisme et des signes de gravité de la chute

Prendre de l’âge augmente le risque de chuter, ce qui est craint par beaucoup de seniors redoutant une fracture : si effectivement une fracture, notamment de la hanche, ou une commotion cérébrale peuvent avoir des conséquences très sévères, la majorité des chutes ne se compliquent pas de traumatisme physique sérieux. Pourtant, même sans retentissement physique immédiat visible, il est important de consulter un médecin : les conséquences d’un choc, y compris mineur, ne seront pas les mêmes chez une personne âgée souffrant d’ostéoporose sévère, chez un patient sous traitement anticoagulant que chez quelqu’un sans traitement ni maladie chronique particulière.

Par ailleurs, la chute peut être le symptôme d’une maladie et non simplement un problème mécanique : tomber ne résulte pas forcément d’un pied qui se serait pris dans un tapis, mais parfois d’une syncope, d’un accident vasculaire cérébral, d’une hypoglycémie, d’une infection... Le médecin interrogera donc sur les symptômes précédant la chute, et sur la notion de chutes antérieures. Il tentera également d’estimer le temps passé par la personne âgée au sol sans pouvoir se relever, pourvoyeur en lui-même de complications telles qu’une hypothermie, une déshydratation. Enfin, il évaluera les éventuelles conséquences psychologiques comme la peur de retomber qu’il faudra prendre en charge.

Ainsi, en plus de l’examen clinique systématique, le médecin demandera ce qui lui semble nécessaire dans le cadre du bilan de cette chute : radiographies, prise de sang, électrocardiogramme, scanner cérébral…

Bilan des facteurs de risque de chute

Une fois les conséquences de la chute évaluées et le mécanisme élucidé, il faudra s’atteler à rechercher tous les facteurs de risque de chute : le fait de tomber est plus complexe qu’on ne le pense, et est généralement la résultante de plusieurs facteurs se cumulant. Il est donc très important de les traquer afin d’éviter des chutes à répétition.

L’âge (plus de 80 ans), le sexe (féminin), un état de santé fragile (démence, insuffisance cardiaque ou respiratoire, etc.) sont des facteurs de risque de chute contre lesquels on ne peut pas lutter.
Par contre, il faut s’attacher tout particulièrement à rechercher ceux qui peuvent être corrigés :

  • la prise de plus de quatre médicaments par jour peut être dangereuse, surtout s’ils ne vont pas ensemble : parfois il est impossible de faire autrement, mais le médecin pourra réévaluer la nécessité ou non d’en reconduire certains. Les somnifères, grands pourvoyeurs de chutes nocturnes, sont à éviter. Un traitement contre l’hypertension ou contre le diabète trop dosé peut être responsable de chutes
  • la dépression est importante à prendre en charge car elle engendre des chutes du fait d’un ralentissement psychomoteur
  • une baisse de la force musculaire est évidemment souvent impliquée, d’où l’importance d’une activité physique régulière
  • des douleurs (arthrosiques ou autres), une perte de sensibilité au niveau des membres inférieurs sont importantes également à ne pas méconnaître
  • une baisse de la vision nécessite un examen ophtalmologique avec réévaluation régulière de la vue pour adapter au mieux les lunettes
  • des vertiges, un déséquilibre, tout trouble de la marche peut nécessiter des séances de kinésithérapie, une canne, un déambulateur après des explorations pour en déterminer la cause (anémie, pathologie ORL, hypotension…)
  • une consommation excessive d’alcool
  • une ergonomie de son habitat non adaptée (faible éclairage, tapis, marches…)
  • un mauvais chaussage

    Etant donné que presque la moitié des chutes des personnes âgées ont lieu à l’intérieur de leur domicile lors d’une simple activité de marche, et que ces chutes peuvent causer une perte d’autonomie et d’indépendance, notamment quand elles se multiplient, il est primordial de faire un sérieux bilan médical afin de corriger les facteurs de risque.

    Source : HAS et Société Française de Gériatrie et Gérontologie « Evaluation et prise en charge des personnes âgées faisant des chutes répétées » (avril 2009)

      Dr Christelle PIERROT

       

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