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Alerte sur l'hygiène de vie des ados

Publié le 30/04/15

Une étude menée auprès de collégiens met en évidence une alimentation majoritairement déséquilibrée et une activité physique insuffisante. Une tendance plus prononcée dans les milieux les moins favorisés.

Trop gras, trop sucré, trop salé... Malgré les campagnes de prévention, l’hygiène de vie d’une majorité d’adolescents laisse à désirer. C'est ce qui ressort d'une étude parue dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'Institut national de Veille Sanitaire (InVS), menée sur 7 500 élèves de troisième. Parmi ces collégiens, un sur trois affirme sauter le petit-déjeuner. Près des deux tiers (63,7 %) ne consomment pas de fruit tous les jours et ils sont 62,9 % à fuir les légumes.

Les résultats ne sont pas moins inquiétants du côté de l'activité physique : plus d'un tiers (37,3 %) ne pratiquent aucun sport en dehors de l'école et 41 % passent plus de trois heures par jour devant la télé ou l'ordinateur.

Ces habitudes ne sont pas sans conséquences : près de 16 % des élèves de troisième sont en surpoids, dont 3,3 % considérés comme obèses. Globalement, ces tendances sont aggravées dans les milieux socio-culturels les moins favorisés. L'obésité est d'ailleurs davantage fréquente dans les zones d'éducation prioritaire (ZEP).

Pour Sophie Treppoz, pédiatre et coordinatrice du RéPOP (Réseau pour la prise en charge et la prévention de l'obésité en pédiatrie) du Grand Lyon, « il est important de savoir pourquoi l'adolescent ne prend pas de petit-déjeuner : est-ce parce qu'on ne le lui a jamais appris, parce qu'il n'a pas envie de s'asseoir à table avec ses parents, parce qu'il s'est couché trop tard la veille et est fatigué ? » Une question qui n'est pas à prendre à la légère, car cette mauvaise habitude conduit le jeune à se rabattre en milieu de matinée sur des aliments facilement transportables, riches en gras et en sucre.

Concernant l'activité physique, « il faut être particulièrement vigilant avec les filles qui ont, plus que les garçons, tendance à cesser tout sport à l'entrée au collège », précise Sophie Treppoz. Ce n'est pas la seule différence : les garçons ont moins tendance à sauter le repas du matin, mais dédaignent davantage les fruits et les légumes que les jeunes filles.

Pour les parents, la meilleure approche reste encore la prévention. « Il faut donner très tôt à l'enfant de bonnes habitudes, lui apprendre que l'on mange assis à table, préconise Sophie Treppoz. L'adolescence est une période d'opposition, au cours de laquelle le jeune rejette ce que ses parents lui ont inculqué. Mais, s'il a été habitué aux bonnes pratiques, il y reviendra plus tard ».

Information et contacts : www.repop.fr