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Cancer du sein chez les jeunes

Publié le 10/04/17

En France, on dénombre chaque année quelque 50 000 nouveaux cas de cancer du sein. Et fait notable, cette maladie progresse chez les femmes jeunes sans que l’on sache précisément pourquoi…

Les chiffres sont là : entre 5,6 et 7 % de femmes de moins de 40 ans développent un cancer du sein chaque année en France, selon la Société française de sénologie et de pathologie mammaire (SFSPM). Ce qui, rapporté à la décennie écoulée, représente une hausse de 25 % des cas de cancer chez la femme jeune.

Les cancers « précoces » surviennent souvent chez des femmes présentant une prédisposition génétique, c’est-à-dire des antécédents familiaux de cancer du sein et de l’ovaire. La prise d’une contraception orale (pilule) sur une longue période, ainsi que l’âge de plus en plus tardif de la première grossesse (30 ans) sont des facteurs également avancés.

Mais les observations varient sensiblement selon la région et le milieu. L’environnement et le mode de vie (polluants, alimentation, baisse de l’activité physique…) pourraient ainsi être impliqués.

Des cancers rares, mais plus agressifs

Une chose est sûre : les cancers du sein précoces s’illustrent par leur dangerosité. Il s’agit souvent de tumeurs agressives qui ont déjà atteint un stade évolué. Diagnostiquées tardivement, elles sont plus difficiles à traiter, bien que le traitement en soi diffère peu de celui des femmes plus âgées.

De fait, le diagnostic du cancer du sein est plus compliqué chez la femme jeune en raison d’une plus grande densité mammaire qui rend difficile la visualisation de la tumeur. C’est pourquoi la mammographie de dépistage n’est pas recommandée avant 50 ans.

Le dépistage précoce : seulement en cas d’antécédents
 
Pour l’heure, seules les femmes de 50 à 74 ans, sans antécédents familiaux, sont invitées à pratiquer tous les deux ans une mammographie de dépistage entièrement prise en charge par l'Assurance maladie. Alors, faut-il abaisser l’âge du dépistage gratuit et organisé à l’échelle nationale ? L’Institut national du cancer (INCa) mène actuellement une étude pour mesurer la pertinence ou non d’une telle mesure.

En attendant, le dépistage précoce du cancer du sein est justifié – à titre individuel – chez les femmes présentant des antécédents familiaux significatifs. Dans ce cas, un examen médical est conseillé tous les six mois pour rechercher une éventuelle tumeur, puis une échographie mammaire annuelle dès 35 ans, ou à partir de cinq ans avant l’âge auquel est survenu le cancer chez l'ascendant concerné, si cette information est connue.

Enfin, une grossesse chez la femme jeune traitée pour un cancer du sein est possible et son suivi médical n’est pas modifié par la maladie de la mère. Mais il demeure recommandé d’attendre deux à trois ans après le traitement.