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Cellulite : la lipolyse interdite en France

Publié le 30/04/15

Moins invasive, moins onéreuse, mais dangereuse. Exit, donc, la lipolyse. Ainsi en a décidé le ministère de la Santé qui a publié, le 12 avril dernier, un décret interdisant le recours à cette technique visant à réduire la cellulite.

Pour éliminer la peau d’orange, plus question de compter sur la lipolyse. Le couperet est tombé au début du printemps : cette technique d’amincissement non chirurgicale, qui consiste à détruire les cellules graisseuses par injection sous-cutanées d’agents chimiques, a été interdite par la Haute autorité de santé (HAS) qui l’a jugée « dangereuse ». En cause, les déchets produits par la destruction des cellules graisseuses dont l’organisme doit se débarrasser, sollicitant alors plusieurs organes comme le foie ou le rein.

De graves séquelles

La lipolyse n’est pas la seule méthode à avoir été interdite. Toutes les techniques externes telles que le laser, les ultrasons focalisés, les infrarouges ou encore la radiofréquence sont également mises à l’index. Selon la HAS, elles présentent elles aussi pour les patients un risque de complications importantes, « à l’origine de graves séquelles ». Au nombre desquelles des nécroses cutanées, des hématomes, des lésions sous-cutanées, des ultérations et des thromboses.

« Si l’on s’en tient aux injections sous-cutanées, ce sont des méthodes qui donnent effectivement trop peu de résultats par rapport aux risques qu’elles induisent », approuve le Dr Sydney Ohana, chirurgien plasticien et président d’honneur de la Société française de chirurgie esthétique (SFCE).  « La balance bénéfices/risques n’était pas assez importante pour les maintenir sur le marché ».

Le Dr Ohana est en revanche plus sceptique pour les autres techniques. « Dans la précipitation, la HAS a pris la décision d’interdire toutes les techniques de lyse adipocytaire. Or, les ultrasons ou la radiofréquence ont certes des résultats limités mais sont absolument inoffensives ».

Question de sécurité

La HAS justifie sa décision en soulignant que parmi les 23 personnes interrogées lors de son enquête, 10 ont dû subir une intervention chirurgicale pour réparer les effets secondaires dus à l’usage des autres méthodes. Et insiste sur le fait que « la question de la sécurité est la seule à considérer », rappelant au passage que ces techniques n’ont d’autres visées qu’esthétiques.

Excessive ou non, une chose est sûre : cette interdiction fera réfléchir les éventuels candidats à une « retouche ». En effet, le succès de ces méthodes non invasives tenait pour beaucoup à leurs tarifs. Entre une lipolyse à moins de 1 000 euros et une liposuccion à environ 5 000 euros, il faudra peut-être désormais trouver une solution plus naturelle pour chasser le capiton !