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En finir avec le gaspillage alimentaire

Publié le 22/07/15

Un tiers des aliments produits dans le monde pour la consommation humaine est perdu ou gaspillé. Un volume suffisant pour nourrir les 860 millions de Terriens qui souff rent de malnutrition. La prise de conscience est en marche.

Selon une étude réalisée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), le consommateur français jette chaque année 20 kilos de denrées alimentaires, dont 7 kilos de produits encore emballés ! C’est moins qu’en Grande-Bretagne, où 25 % des produits achetés finissent à la poubelle sans avoir été consommés, mais cela reste difficile à admettre à l’heure où les files d’attente s’allongent devant les Restos du coeur.

À l’échelle de la planète, on estime qu’un tiers des aliments produits pour la consommation humaine est perdu ou gaspillé. Pourquoi ce gaspillage ? L’évolution globale de la société est pointée du doigt. On pousse le consommateur moderne à acheter, parfois à tort et à travers, sans cohérence avec ses besoins. Mais les particuliers ne sont pas – loin s’en faut – les seuls responsables de cette gabegie. Des gaspillages sont constatés à chaque stade de la chaîne alimentaire.

La restauration commerciale traditionnelle jette 230 grammes de denrées par personne et par repas. La restauration collective est plus économe : « seulement » 167 grammes gaspillés par repas et par personne. Les hôpitaux et les établissements de santé enregistrent les plus grosses pertes, en raison de la variété des profils nutritionnels à satisfaire, de la difficulté des patients à absorber la nourriture et de la qualité des plats. Dans les cantines scolaires et les restaurants d’entreprise, la perte est limitée à 125 grammes par personne et par repas.

Pas de redistribution possible

Les conséquences ne se limitent pas au budget des ménages. Les ressources naturelles et humaines utilisées pour produire ces aliments sont également perdues. Plus révoltant encore, en raison d’une réglementation très stricte, ces denrées jetées ne peuvent pas être redistribuées aux moins favorisés par le biais des organismes de collecte. Heureusement, les gouvernements ont pris conscience du problème. Le Parlement européen a déclaré 2014 « année de lutte contre le gaspillage alimentaire ». L’objectif, à l’horizon 2025, est de réduire les pertes de 50 %. Des solutions existent : acheter selon les besoins de la famille, adapter la taille des portions à l’âge des enfants dans les cantines, organiser la récupération des invendus sur les marchés et dans les supermarchés… Le tout est de créer une dynamique !

Quelques chiffres

89 millions de tonnes : quantité de nourriture gaspillée chaque année au sein de l’Union européenne, soit 179 kilos par habitant.
126 millions de tonnes : quantité de nourriture qui sera gaspillée en 2020 si aucune mesure n’est prise pour freiner la gabegie.
42 % : part de gaspillage imputée aux ménages.
39 % : part de gaspillage imputée aux industries agroalimentaires.
5 % : part de gaspillage imputée aux détaillants.
14 % : part de gaspillage imputée au secteur de la restauration.

(Source : Commission européenne)