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Handicap : évaluer les avancées

Publié le 30/04/15

Cinq ans après l’adoption de la loi de février 2005 sur le handicap, le gouvernement a décidé de mettre en place un observatoire de l’accessibilité. Sa mission : évaluer le chemin parcouru alors que la loi prévoit que les établissements accueillant du public ainsi que les transports collectifs devront être accessibles à tous en 2015.

« On entend parler du retard, encore faut-il pouvoir le valider dans les faits », a souhaité Thierry Dieuleveux, le secrétaire général de l’observatoire qui anime aussi le nouveau Comité interministériel du handicap (CIH), directement rattaché au Premier ministre. Celui-ci, qui sera chargé de préparer la deuxième conférence nationale du handicap à la mi-2011, anime l’observatoire.

Le handicap mobilise largement

L’Association des Paralysés de France (APF) qui se bat depuis des années sur la question de l’accessibilité se félicite que l’observatoire soit, à travers son rattachement au Comité interministériel sur le handicap, directement placé sous la responsabilité du premier ministre. Cependant, alors qu’elle réclamait la création d’une agence, elle n’a obtenu qu’un observatoire : « Un observatoire, ça observe, alors qu’une agence agit ». Question de moyens, sans doute, à l’heure des restrictions budgétaires. Le nouvel organisme a donc pour vocation de recenser les progrès effectués mais aussi les obstacles, de répertorier, valoriser et diffuser les bonnes pratiques en matière d’accessibilité et de conception universelle.

La nouvelle instance réunit de nombreux acteurs : des directeurs de collèges, des représentants des collectivités territoriales, des professionnels du bâtiment et des transports, des associations de personnes handicapées, mais aussi d’autres associations familiales ou de consommateurs. Un spectre large pour une approche plus globale : « Un local accessible à une personne en fauteuil l’est aussi pour un parent avec une poussette, un ex-skieur malheureux en béquilles ou une personne âgée », explique Jean-Marie Barbier, Président de l’APF.

Un observatoire pour quoi faire ?

Ces personnes seront donc appelées à dresser un bilan concernant la mise en œuvre de la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances. A ce titre, l’observatoire a défini six groupes de travail, du bâti aux nouvelles technologies en passant par la voierie, qui se réuniront une dizaine de fois par an.

Autre nouveauté, mentionnée in extremis : la conception universelle, traduction française du « design for all » onusien, convention que Paris a ratifiée en décembre 2009 et qui prévoit de prendre en compte les besoins spécifiques de chaque handicap, moteur, visuel, auditif, etc. L’Association des paralysés de France souhaiterait que cette « approche pour tous » fasse l’objet d’un septième groupe de travail. Manière de rappeler que l’accessibilité est l’affaire de tous.