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L’alcool au quotidien : les quadras dans la cible

Publié le 30/04/15

Un quart des hommes de plus de 40 ans boivent quotidiennement. C’est pour les alerter sur leur consommation régulière d’alcool que les pouvoirs publics ont lancé, mi-mars, une nouvelle campagne de sensibilisation. Son slogan : « Boire un peu trop d’alcool tous les jours, c’est mettre sa vie en danger ». 
 
« Quand j’ai vu le spot télévisé, ça m’a fait un choc, raconte Dominique, 57 ans. J’ai soudain réalisé qu’avec mon mari, nous prenions volontiers du vin à chaque repas. » Diffusé entre le 13 mars et le 6 avril, ce film de trente secondes mettait en scène un quadragénaire buvant un ballon à midi avec ses collègues, puis trinquant avec les mêmes à la sortie du bureau, avant de s’offrir un whisky en rentrant chez lui.

Banal ? C’est bien là le problème. « Avec le temps, on a tendance à boire plus d’alcool tout en minimisant sa consommation », notait Didier Houssin, encore directeur général de la Santé, lors du lancement de la campagne pilotée par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes).

De fait, 25,1 % des hommes entre 40 et 75 ans ont une consommation d’alcool quotidienne, selon des données de 2010. Et pour 15 % d’entre eux, cette consommation régulière est même excessive, soit supérieure à 3 verres par jour. Chez les femmes de plus de 40 ans, moins de 9 % reconnaissent boire tous les jours. Avant ? Rien ou presque : cette consommation quotidienne ne représente que 3,4 % des 15-39 ans.
 
Un comportement socialement accepté
 
« On a tort de toujours associer alcool et beuverie, commente le Pr Gérard Dubois, du service d'évaluation médicale au CHU d'Amiens et Président de l’association Alliance Prévention Alcool. Il y a aussi des alcooliques dits mondains. » En effet, « si le public est sensibilisé aux risques des consommations excessives (notamment chez les jeunes, ndlr), il en va tout autrement des buveurs réguliers », rappelle Nora Berra, la secrétaire d’Etat chargée de la Santé.

Cancer, cirrhose, accidents de la route... Avec 37 000 décès par an, l’alcoolisme est la deuxième cause de mortalité évitable, après le tabac. « Même quand on n’est ni ivre ni dépendant, on s’expose à des risques », insiste le Pr Dubois. Ce que matérialisait, dans le spot, le compte à rebours de plus en plus audible à chaque verre bu.
 
Pour en savoir plus     
 
- La ligne écoute alcool au 0 811 91 30 30. Des conseils, du soutien 7 jours sur 7, de 8 heures à 2 heures du matin (coût d’un appel local).
 
- Le site www.alcoolinfoservice.fr qui propose un dispositif permettant de faire une auto-évaluation de sa consommation (l’alcoomètre) et même, si la personne le souhaite, un programme d’aide personnalisé.