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L’Assurance maladie invite les asthmatiques à mieux se soigner

Publié le 10/04/17

Plus de la moitié des asthmatiques ne suivraient pas correctement leur traitement. Une situation préoccupante, car l’asthme peut s’aggraver s’il n'est pas soigné convenablement. C’est pourquoi l’Assurance maladie a lancé un plan de prévention à destination des patients, relayé par les médecins et les pharmaciens.

Sécurité sociale, médecins et pharmaciens… Tous mobilisés pour réapprendre les bons gestes aux  asthmatiques, souvent négligents avec leur traitement. « Ce problème d’observance est commun à toutes les pathologies chroniques, affirme le Dr Alain Didier, vice-président de la Société de pneumologie de langue française. Dans le cas de l’asthme, il est renforcé par le profil des patients, souvent de jeunes actifs qui peuvent facilement ‘’oublier’’ leur traitement, et par le fait que la maladie s’exprime par crises. »

De l’importance du dialogue avec son praticien…

Résultat, les asthmatiques ont tendance à privilégier le seul traitement d’urgence, à l’aide de bronchodilatateurs comme la Ventoline et à négliger leur traitement de fond aux effets moins visibles sur le court terme. « La prise régulière de corticoïdes inhalés est pourtant indispensable, car eux seuls agissent sur l’inflammation des bronches, pointe Sébastien Derlange, pharmacien. Les bronchodilatateurs soulagent, mais ne soignent pas. »

Une négligence qui n’est pas forcément due à de la désinvolture, mais peut aussi être liée à une peur – injustifiée – des effets secondaires. « C’est pourquoi il est important d’engager un dialogue avec le patient afin de comprendre ses inquiétudes, témoigne le Dr Didier. Beaucoup craignent de développer les effets indésirables classiquement associés à la cortisone, comme la prise de poids, alors que ces risques n’existent pas avec les formes inhalées. »

… et son pharmacien

Dans cette prévention, le pharmacien a aussi un rôle à jouer. « Lorsqu’un patient vient chercher chaque mois son traitement ‘’de crise’’ mais ne demande pas à se faire délivrer son traitement de fond, cela doit alerter, témoigne Sébastien Derlange. Je lui explique alors pourquoi il est important de suivre la prescription du médecin. »

Le traitement de la crise ne pose pas le même problème d'observance puisque le patient en voit immédiatement l’utilité. Pourtant, selon l’Assurance maladie, les inhalateurs sont souvent mal utilisés. Il est en effet important de bien synchroniser les gestes : il faut appuyer sur l’inhalateur et inspirer immédiatement, puis retenir quelques secondes sa respiration.

Du coup, au cours des prochains mois, les pharmaciens pourront inviter leurs patients à répondre à un questionnaire afin d’évaluer leur aptitude à utiliser les inhalateurs et, le cas échéant, leur prodiguer des conseils.