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Le bisphénol A bientôt hors la loi

Publié le 10/04/17

En 2014, le bisphénol A ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Ainsi en ont décidé les députés. Les industriels ont deux ans pour trouver des solutions de substitution.
   
Droite et gauche réunies… Ce rapprochement, suffisamment rare pour être noté, on le doit au bisphénol A (BPA) ! Mi-octobre, l’Assemblée nationale a en effet voté quasi unanimement l’interdiction de ce perturbateur endocrinien à compter de 2014, et dès 2013 en ce qui concerne les contenants alimentaires destinés aux enfants.

Effets toxiques reconnus

En vérité, la France emboîte le pas à un pays comme le Danemark où l’interdiction du BPA date de trois ans déjà. Ce coup d’accélérateur, on le doit à la publication, fin septembre, du rapport d’étape de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) sur les perturbateurs endocriniens. Il y est écrit noir sur blanc que la toxicité du BPA est « avérée pour l’animal et suspectée chez l’homme. » Et plus encore lors de la période périnatale, soit avant et après la naissance du bébé.

Conclusion, formulée par Marc Mortueux, le directeur de l’Anses : « Il y a suffisamment d’éléments scientifiques pour appeler à agir dans une logique de prévention. Partout où on peut le remplacer, il faut le faire ». Le remplacer, oui, mais par quoi ? Là est la question, comme l’a souligné l’Académie de médecine. A cet égard, le Pr Henri Rochefort, cancérologue, estime « prématuré d’interdire le BPA en l’absence de produit fiable de substitution. »

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Pour André Cicollela, le président du Réseau Environnement Santé (RES), « cet argument n’a pas de sens ». « On ne peut pas dire : “on a un poison, on le connait bien, mais on ne veut pas le remplacer par une autre matière qui pourrait également être un poison”. Des produits de substitution existent, il faut continuer à les évaluer. » Un avis partagé par l’Anses, qui demande aux industriels de lui communiquer les résultats de leurs travaux sur les produits de substitution et leur innocuité.

Dans l’immédiat, le ministère de la Santé a déjà annoncé une campagne d’information en direction des femmes enceintes et des parents de jeunes enfants. Quant à l’Agence nationale de sécurité sanitaire, elle réitère ses conseils concernant l’étiquetage. 

Pour en savoir plus :

Le rapport de l’Anses : www.anses.fr/Documents/CHIM-Ra-BisphenolA.pdf
Le rapport de l’Académie de médecine : www.academie-medecine.fr/detailPublication.cfm?idRub=27&idLigne=2244
Le Réseau Environnement Santé : http://reseau-environnement-sante.fr/