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Personnes âgées : la solitude n’est pas une fatalité

Publié le 18/08/15

En France, une personne de plus de 60 ans sur trois souffre de solitude. Même les personnes âgées qui ont une famille se retrouvent souvent livrées à elles-mêmes quand viennent les vacances. Un problème qui nous concerne tous. Quelles solutions pour éviter que nos aînés se retrouvent isolés durant l’été ?

Marthe, 88 ans, vit seule dans un immeuble parisien. « Ici, l’été, les voisins partent et parfois, de mes fenêtres, je ne vois aucune lumière allumée des semaines durant... C’est angoissant », confie-t-elle. Si cet isolement augmente les risques d’accident, il est aussi un facteur de dépression, souvent mal identifiée car on confond trop souvent vieillesse avec tristesse.

Établir un dialogue

Mais comment, au quotidien, être attentif aux personnes âgées qui vivent isolées ? « Cela dépend si la personne sort ou non de chez elle, avertit Nathalie Grillon, conseillère de l’association AMSAV-Côté Familles, spécialiste de l’aide à domicile (1). Si elle se promène dans le quartier, il est utile d’établir un petit réseau de veille avec les commerces de proximité (boulangerie, pharmacie…) et le gardien de l’immeuble quand il existe. Ainsi, une absence prolongée ou inhabituelle est rapidement remarquée. » Parfois, les vieilles personnes sont timides ou méfiantes. Il suffit de les saluer dans le hall, de prendre le temps de discuter pour les mettre en confiance. « Si une personne âgée ne sort pas de chez elle, on peut laisser un mot dans la boîte à lettres ou frapper à sa porte pour lui demander du sucre, par exemple, poursuit Nathalie Grillon. C’est la manière la moins intrusive de prendre contact, et la personne se sent utile plutôt qu’assistée. Il est crucial pour les personnes âgées de ne pas avoir la sensation d’être transparentes. »

Mobiliser le café voisin

Rares sont les villes qui ne possèdent pas un club du troisième âge organisant lotos, jeux de cartes, ateliers couture, festnoz, pétanque, sorties théâtrales, etc. « Mais il ne suffit pas d’informer la personne. Il faut le temps de l’accompagner », insiste Nathalie Grillon. Enfin, si l’on a une personne âgée dans sa famille qui vit seule et loin, pourquoi ne pas s’arranger avec le café ou le restaurant du coin afin qu’elle y déjeune ? En Grande-Bretagne, il est fréquent de voir des personnes âgées attablées au pub local. « Il suffit de peu », conclut Nathalie Grillon. Car si la solitude des personnes âgées est un grave problème de société, ce n’est pas une fatalité.

Monalisa pour faire le lien

C’est en janvier dernier que le gouvernement a lancé le plan de Mobilisation nationale contre l’isolement des âgés (Monalisa). Son objectif : combattre l’isolement social qui, en France, concernerait 1,2 million de personnes âgées, en harmonisant les actions de lutte déjà existantes, en encourageant l’engagement bénévole et les relations informelles de voisinage et d’entraide. Le réseau Monalisa comprend une trentaine d’associations, de collectivités territoriales ou encore de caisses de retraite qui ont décidé de faire cause commune. Cette collaboration inédite constitue le premier volet d’une future loi pour l’adaptation de la société au vieillissement.
Pour connaître les adresses utiles : www.monalisa-asso.fr

(1) AMSAV : www.amsav.fr