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Plan AVC : Les accidents cardiovasculaires en ligne de mire

Publié le 30/04/15

Troisième cause de mortalité en France, l’accident vasculaire cérébral (AVC) reste pourtant méconnu. Un plan national a été lancé pour informer, prévenir et mieux prendre en charge les patients.

Robert, 55 ans, est en train de préparer son petit-déjeuner quand il est soudain pris de violents maux de tête. Coutumier des migraines, il ne s'inquiète pas. Mais son état s’aggrave : il ne parvient plus à bouger la partie droite de son corps. Après quelques minutes, la paralysie cesse. L’ingénieur, père de trois enfants, pense que le malaise est passé et décide de se reposer. Il ignore qu’en fait, il vient d’être victime d’un accident ischémique transitoire, une forme particulière d’accident vasculaire cérébral (AVC), précédant souvent une atteinte complète. Ce n’est que plusieurs heures plus tard que sa femme alerte les secours. Robert a été victime d’un AVC, cette fois définitif : un caillot a obstrué l’une des artères de son cerveau, privant celui-ci d'oxygène. Des années plus tard, malgré la rééducation, il reste entièrement paralysé du côté droit et éprouve de très grandes difficultés à parler.

L’AVC touche 130 000 personnes en France chaque année : c’est la troisième cause de mortalité après les accidents cardiaques et les cancers. C’est aussi la première cause de handicap acquis. Une réalité alarmante qui n’est pourtant pas une fatalité. « La prise en charge d’un AVC est une course contre la montre : chaque minute perdue, ce sont deux millions de neurones en moins, explique le Dr Mikael Mazighi, neurologue à l’unité neuro-vasculaire de l’hôpital Bichat, à Paris. Mais il n'est pas rare que les patients attendent une nuit entière en se disant que ça va passer. »

Un plan en trois points

C’est en réponse à ce constat que la ministre de la Santé et des Sports, Roselyne Bachelot, a donné en avril dernier le coup d’envoi d’un plan national sur quatre ans contre les AVC (2010-2014). Celui-ci s’articule autour de plusieurs axes, dont une campagne d’information pour sensibiliser le grand public et, parallèlement, l’amélioration de la prise en charge des patients. Dans cette optique, 55 nouvelles unités neuro-vasculaires devraient être créées d’ici à 2011 en plus des 87 déjà existantes.

« Ces structures sont composées de neurologues spécialement formés, mais aussi d’une équipe de kinésithérapeutes, d’orthophonistes... pour une prise en charge globale du patient », détaille le Dr Mazighi. Surtout, ces unités sont les seules habilitées à réaliser une thrombolyse, opération qui consiste à injecter un produit pour dissoudre le caillot. Une mesure efficace, mais qui doit impérativement être effectuée dans les trois heures suivant l’AVC et être précédée d’un scanner ou d’une IRM, afin de dépister une éventuelle hémorragie, qui constitue une contre-indication. « Faute de structures, on estime qu’aujourd'hui moins de 2 % des patients qui pourraient bénéficier de ce traitement le reçoivent effectivement », déplore le Dr Mazighi.

Troisième et dernier axe développé par le plan, la prévention. Avec dans le collimateur des pouvoirs publics, le tabagisme, l’obésité, le diabète et surtout l’hypertension (pression artérielle supérieure à 13/8), qui sont parmi les plus grands facteurs de risques.
 
A retenir : les symptômes qui doivent vous alerter

Même si vous avez un doute, appelez immédiatement le 15 en cas de survenue soudaine et brutale de l’un des symptômes suivants :

- Troubles visuels (vision brouillée ou perte de la vision d’un œil ou des deux).
- Troubles de la parole (la personne ne parvient plus à trouver ses mots, à construire des phrases ou à articuler).
- Perte de sensibilité ou paralysie d’un membre, d’un côté du corps ou du visage.
- Grand vertige ou violents maux de tête survenant sans signes avant-coureurs (contrairement à une migraine).

Dans tous les cas, les médecins du Samu sauront évaluer votre état et décider des mesures à prendre.