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Plus de la moitié des jeunes porteurs du papillomavirus

Publié le 10/04/17

Une étude vient de confirmer le caractère hautement transmissible du papillomavirus humain, responsable du cancer du col de l'utérus. Seule solution : un dépistage renforcé.
 
Deuxième cancer le plus fréquent chez la femme, le cancer du col de l'utérus est aussi le premier à être reconnu par l'OMS comme étant attribuable à 99 % à une affection virale : le papillomavirus humain (HPV). Ce virus existe sous différentes formes dont seulement certaines sont cancérigènes. En France, il est responsable de 3 000 cancers par an et de plus de 1 000 décès. Dans une moindre mesure, le HPV peut également causer des cancers du pénis, de la vulve ou de l'anus.
 
Une étude canadienne menée à l'Université McGill de Montréal vient de mettre en lumière la très haute transmissibilité du papillomavirus. Selon les premiers résultats d'une recherche menée sur un groupe d'étudiantes et leurs partenaires masculins, 56 % des jeunes adultes se trouvant dans les six premiers mois d'une relation sexuelle sont porteurs du HPV. Lorsque l'un des partenaires est infecté, le risque qu'il en soit de même pour l'autre est multiplié par 50. Et dans 44 % des cas, il s'agit de l'une des formes potentiellement cancérigènes du virus.

Indispensable frottis

« Ces chiffres vont dans le sens de ce que nous savons, 70 % des femmes sexuellement actives seront infectées par l'une des formes du papillomavirus au cours de leur vie », confirme le Dr Claire de Truchis, gynécologue à l'hôpital Antoine Béclère de Clamart. Un chiffre à tempérer toutefois car  « dans 80 % des cas, le virus est éliminé naturellement par l'organisme en quelques mois ou quelques années sans laisser de séquelles ». Dans le doute, un suivi s'impose toutefois. « Le dépistage du virus en tant que tel n'est pas remboursé, mais il est important d'effectuer un suivi gynécologique régulier, avec notamment des frottis de routine afin de détecter d'éventuelles cellules cancéreuses sur le col. »
 
Cette recommandation vaut également pour les jeunes filles qui auront été vaccinées : le vaccin ne protège en effet que contre les deux formes les plus courantes du HPV, responsables de 70 % des cancers. Ce contrôle régulier est d'autant plus important qu'en l'état actuel des connaissances, il n'existe pas de méthode infaillible pour se protéger de la contamination : l'utilisation du préservatif, par ailleurs indispensable pour se prémunir des autres MST, ne protège que partiellement du papillomavirus. Celui-ci peut en effet se nicher dans des parties de l'appareil génital (vulve, scrotum, anus, etc.) qui ne sont pas couvertes par le prése