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VIH : la Haute autorité de santé plaide pour un dépistage généralisé

Publié le 05/05/15

La HAS propose de généraliser le dépistage du VIH à toute la population de 15 à 70 ans. A la clef, une prise en charge précoce et plus efficace de la maladie.

Le constat est accablant : environ 150 000 habitants de l’Hexagone sont infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Chaque année, entre 6 000 et 7 000 personnes découvrent qu’elles sont séropositives. Parmi ces nouveaux cas, près de la moitié (47 %) présentent un retard de dépistage. En d’autres termes, leur infection a été diagnostiquée tardivement, à un stade avancé de la maladie.

Un dépistage généralisé de 15 à 70 ans

Ce constat est l’un des arguments avancés par la Haute autorité de santé (HAS) pour proposer une nouvelle politique de dépistage. Le but : déceler la contamination précocement en proposant un test de dépistage à l’ensemble de la population de 15 à 70 ans. Et donc ne plus se concentrer sur les seuls groupes dits « à risques » : homosexuels, consommateurs de drogues par injections, hétérosexuels aux partenaires multiples, etc.

Une telle mesure permettrait à certaines franges de la population ne se considérant pas à risque de bénéficier d’un dépistage précoce. Ce serait le cas pour les personnes de plus de 40 ans, les hétérosexuels ou les individus d’origine étrangère. Des critères qui reviennent fréquemment parmi les patients découvrant leur contamination alors que la maladie a atteint un stade avancé.

De multiples arguments pour un dépistage précoce

Selon la HAS, le diagnostic – et donc la prise en charge - précoce de l’infection permettrait la mise en place rapide de multithérapies antirétrovirales très efficaces en termes de réduction de la mortalité. Il garantirait également une meilleure prise en charge des femmes enceintes séropositives pour diminuer le risque de transmission à l’enfant. Enfin, il contribuerait à réduire les pratiques à risques des sujets contaminés, et donc à minimiser le nombre de personnes infectées supplémentaires.

Pour mettre en place ce dépistage généralisé, la HAS suggère de s’appuyer sur tous les acteurs de santé (généralistes, médecine universitaire, gynécologues, PMI, etc.), qui proposeraient un test à leurs patients. Le dépistage serait facultatif, gratuit et pourrait même être entrepris sans prescription médicale dans les laboratoires d’analyses médicales.