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Vaccin antigrippal : les seniors, encore un effort !

Publié le 26/10/18

Comme chaque année, le coup d’envoi de la vaccination antigrippale a été donné au début de l’automne. Sauf que pour s’en prémunir cet hiver, la composition du vaccin a dû être modifiée pour partie, ajustée à la réalité du terrain c’est à dire aux différentes souches virales qui devraient bientôt circuler en France. Seniors, pensez-y !

Vaccin antigrippal, le cru 2018

Le vaccin antigrippal nouveau est arrivé. Depuis le 6 octobre, il est possible de se faire vacciner avec un vaccin dont la composition en matière de souches virales a été revu, calqué sur celles ayant circulé dans l’hémisphère sud qui, lui, sort de l’hiver et qui devraient nous atteindre dans les prochains mois. Les autorités de santé françaises, sur les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont validé le quatuor viral du vaccin 2018 : un virus de type A/Michigan/45/2015 (H1N1) pdm09, un virus de type A/Singapore/INFIMH-16-0019/2016 (H3N2), un virus de type B/Colorado/06/2017 (lignée B/Victoria/2/87), un virus de type B/Phuket/3073/2013 (lignée B/Yamagata/16/88).
Quatre vaccins sont donc disponibles en pharmacie et pris en charge par l’Assurance Maladie (INFLUVACTETRA, VAXIGRIPTETRA, FLUARIXTETRA et le vaccin trivalent INFLUVAC en quantité limitée).

Si les professionnels de santé, y compris ceux exerçant en libéral doivent se faire vacciner pour protéger leurs patients, certaines catégories de personnes comme les seniors, les femmes enceintes, les personnes obèses et l’entourage familial des nourrissons de moins de six mois présentant des facteurs de grippe grave sont fortement incités à se protéger de cette infection. Il en va de même pour les personnes porteuses de certaines pathologies chroniques comme l’asthme, le diabète ou l’insuffisance cardiaque, ainsi que les personnes vivant en collectivité (EHPAD par exemple).

En particulier, les plus de 65 ans sont une des populations les plus vulnérables face à la grippe saisonnière vis-à-vis de la mortalité. Pourtant, la couverture vaccinale des seniors reste très en dessous de l’objectif attendu en France. Les conséquences de cette attitude sont mesurées chaque année. L’épidémie de grippe 2016-2017 avait débuté mi-décembre pour une durée totale de 10 semaines (1). Près des trois quarts des personnes hospitalisées suite au passage aux Urgences pour syndrome grippal avaient 65 ans ou plus.
Cette tranche d’âge a représenté 67% des 1 479 cas de grippe admis en réanimation. Cette épidémie a également été marquée par un excès de mortalité estimé à 14 400 décès attribuables à la grippe, dont plus de 90% chez les personnes de 75 ans et plus.

Les seniors, une population vulnérable à convaincre

Chez les personnes âgées, une meilleure couverture vaccinale (pourcentage de personnes vaccinées pour une population donnée) permettrait d’éviter des centaines, voire des milliers de décès chaque année en France (environ trois mille décès pour une couverture vaccinale à 75%). Cependant, depuis 2010-2011, à la suite de la pandémie grippale de 2009 et de la polémique médiatique autour de la campagne de vaccination, la couverture vaccinale contre la grippe saisonnière est en chute libre et se maintient depuis 2013-2014 autour de 50% chez les plus de 65 ans.
Dans la population générale adulte, sept Français sur dix n'avaient pas l'intention de se faire vacciner contre la grippe cette année (2).

Pourquoi ? Ce que pensent les principaux intéressés de la vaccination nous éclaire. Le baromètre santé qui vient de sortir (1) nous renseigne sur la perception des seniors vis-à-vis de la vaccination antigrippale, reposant parfois sur de fausses croyances. Si, selon eux, la grippe est une infection grave, ils craignent notamment que ce vaccin provoque des effets secondaires.
45,9% des 65-75 ans déclaraient s’être fait vacciner contre la grippe lors de l’hiver 2015-2016. Ils considéraient la grippe comme grave (81,3%) et fréquente (92,1%). Le vaccin est efficace selon 64,3% des personnes interrogées, mais près de la moitié (46,9%) pensait qu’il peut provoquer des effets secondaires graves ! Pour rappel, il est considéré sans danger par l’OMS.

Or même avec une efficacité modérée, et au vu de sa balance bénéfice/risque positive, la vaccination antigrippale permet d’éviter des cas de grippes graves et des excès de mortalité chez les personnes âgées. D’où le remboursement du vaccin à 100% dès l’âge de 65 ans.

La vaccination en pratique

Les assurés éligibles à la vaccination sont normalement incités au cours du mois de septembre à se faire vacciner d’ici janvier 2019.
Pour les personnes déjà vaccinées au cours des trois dernières années, l’injection peut être réalisée par un médecin mais aussi une infirmière ou une sage-femme (sauf enfants et femmes enceintes). Si ça n’est pas le cas, le vaccin peut être prescrit par un médecin ou une sage-femme, mais l’injection réalisée par l’infirmière doit se faire sur prescription médicale.

Près de 47% des 65-75 ans pensent que ce vaccin peut provoquer des effets secondaires graves. Ceux-ci sont pourtant en général bénins et transitoires : réactions au site de l'injection tels une douleur, une rougeur ou un gonflement, des céphalées, des douleurs musculaires ou myalgies, une fièvre, un malaise.
Leurs contre-indications habituelles sont rares, comme l'hypersensibilité avérée aux substances actives, à l'un des excipients, aux protéines de l'œuf, aux substances présentes à l'état de traces.

Faites-vous vaccinez chez le pharmacien !

Cette idée est pour l’instant encore au stade de l’expérimentation. Dans quatre régions -Auvergne-Rhône-Alpe, la Nouvelle Aquitaine, les Hauts de France et l’Occitanie - les pharmaciens volontaires et autorisés par l'Agence Régionale de Santé peuvent vacciner les assurés adultes pour lesquels le vaccin est gratuit et qui ont déjà été vaccinés au cours des trois dernières années (à l'exception des femmes enceintes). Cela concerne déjà 30% des pharmaciens de ces deux régions et de nouveaux volontaires viennent chaque jour grossir les rangs. Parmi les précautions, celle de garder trente minutes le patient en "observation" dans l’officine.

Cette initiative sera-t-elle suffisante pour inverser la tendance et faire enfin progresser la couverture vaccinale contre la grippe, laquelle ne dépassait pas 48 % de la population cible l'année dernière dont font partie les seniors ?

Par Hélène Joubert, journaliste scientifique

(1) BEH N° 22 | 10 octobre 2017 ; (2) Sondage IFOP du 2 Octobre 2017 / http://www.ifop.com/?option=com_publication&type=poll&id=3858

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