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Travail à domicile, coworking, télétravail… les nouveaux modes de travail

Publié le 13/04/18

Travailler seul, éviter le travail en équipe, gagner en concentration en fuyant les open-spaces imposés, s’épargner les trajets maison-boulot… certains travailleurs ont trouvé la parade : négocier un ou plusieurs jours de télétravail hebdomadaires ou se mettre à leur compte et piloter seul leur petite entreprise. Mais voilà, cela exige une rigueur de travail pour ne pas se laisser déborder, ne pas procrastiner et ne pas déprimer.

« Aimez-vous travailler en équipe ? »

C’est souvent l’une des premières questions des recruteurs, dans laquelle bon nombre de personnes ne se reconnaissent pas. Ca n’est pas forcément dû à un caractère introverti, mais parfois seulement au besoin d’être plus productif car mieux concentré ou de se sentir libre. Travailler à domicile, en tant qu’entrepreneur individuel peut être une solution, du moins pour certaines professions. Les rédacteurs publicitaires, alias concepteurs-rédacteurs, journalistes, créateurs de contenu, consultants, architectes etc. peuvent souvent travailler comme freelance, depuis leur domicile.

Le challenge est de tenir la barre, sur le long terme. L’une des clés est de se fixer des objectifs de travail à court et à moyen terme, de structurer ses journées et sans remettre son travail à plus tard. En effet, la liberté peut grandement inciter à la procrastination, l’écueil du travailleur solitaire. Une solution pour ne pas perdre le goût de l’effort est la tenue assidue d’un agenda journaliser et hebdomadaire. Une autre solution est de ne pas remettre à plus tard les tâches brèves, ce qui demanderait alors un surcroit de concentration.

Un second challenge pour le travailleur solitaire est d’avoir suffisamment confiance en lui, en ses capacité pour ne pas faiblir au moindre doute, à la moindre contrariété, remise en question ou chute de revenus, très souvent aléatoires. Bref, d’être émotionnellement solide et prêt à affronter les difficultés inhérentes à un travail souvent précaire, avec peu de soutien. C’est aussi savoir rester positif, juger de la valeur de son travail et en être fier.

L’isolement social du travailleur indépendant peut également peser lourdement sur le moral. C’est un réel danger, au tout début comme après de longues années. Le travail est un levier d’insertion sociale. Si le travailleur en solo connait des bas ou se sent oublié par ses employeurs, le risque est grand d’anxiété et de dépression, n’ayant plus le filet minimal assuré par une vie sociale de bureau. Entretenir une vie sociale demande alors un effort particulier. Cela peut passer en partie par l’adhésion à des groupes sur les réseaux sociaux, des appels téléphoniques programmés avec ses amis, des déjeuners à l’extérieur etc.

Enfin, particulièrement lorsque l’on travaille seul, il faut s’astreindre à rester dans son microcosme, au fait des évolutions de son domaine de compétences et acquérir des connaissances supplémentaires. Une autoformation est indispensable pour rester dans la course. De plus, l’envie de progresser est un rempart contre la routine, la baisse de moral et de la confiance en soi.

Le coworking, « travailler ensemble » mais pas seulement

Pour ceux que le travail en solitaire a vaincu, ou ceux qui, en étant travailleur indépendant (freelances, intermittents, cadres nomades en région etc.), n’en sont pas moins très sociables et n’imaginent pas leurs journées entre quatre murs face à eux-mêmes, les espaces de coworking ou cotravail sont là. Apparu dans les années 1990 à Berlin, puis en 2005 à San Francisco (États-Unis), ces dernières années ils fleurissent un peu partout, rivalisant d’attentions pour fidéliser le client, qui propose une cuisine entièrement équipée, qui offre un design dernier cri, qui régale le buffet etc. Le cotravail est né d'un contexte politico-économique libéral changeant, un marché du travail encore durci par la crise de 2007 et une tendance générale à l'auto-entreprenariat qui isole et fragilise les travailleurs.

Mais si le coworking a le vent en poupe, c’est parce qu’il traduit pour certains un désir de s’établir à son compte ; une conception différente pour les générations Y et Z d’une vie de labeur non plus subie et toute tracée, mais proactive, impliquée, à la mobilité assumée.

« Coworking » signifie « travailler ensemble ». Il ne s’agit pas exclusivement de partager un bureau et une machine à café en bénéficiant d’un wifi, d’une imprimante, d’un vidéoprojecteur, de salles de réunion etc. sans les démarches d’une location d’un bureau individuel, mais de créer un réseau, de susciter des collaborations spontanées, de bénéficier d’une émulation collective ; une grande partie des espaces de coworking regroupant des travailleurs d’un même domaine (architectes/designers, journalistes/communicants, artistes etc.). Une solution pour être « comme chez soi », mais entouré de professionnels au contact stimulant, dans un lieu facilitant l’échange et la sociabilité.

Le nomadisme numérique

Un nomade numérique ou e-itinérant est une personne qui utilise les technologies sans fil pour réaliser une tâche à distance. Il fréquente ce que l’on appelle les « tiers-lieux » dont font partie les espaces de coworking. Mais ce peut être un bar, une cafétéria, une bibliothèque, une terrasse, un parc... Une connexion internet sans fil - haut débit si possible - et le nomade numérique est heureux !

Des cafés ont même ouvert en 2017 dans les principales villes françaises (l’un d’entre eux a pour devise (« Travaillez comme si vous étiez chez vous, en mieux »), où l’on paie le temps passé et non les consommations. Boissons et collations sont donc offertes.

Le télétravail, un bon compromis

Les collègues, oui mais à petite dose. Négocier quelques jours par semaine ou mois de travail à domicile, de façon régulière ou ponctuelle en fonction de la charge ou du type de tâche peut soulager de trajets trop pesants, régler des horaires conflictuels pour récupérer ses enfants, voire redonner un second souffle à un poste devenu routinier et moins enthousiasmant ; la difficulté étant d’assumer cette décision sans ressentir le besoin de se justifier pour ce jour travaillé chez soi, qui n’a rien d’un jour de congés.

Comme le travailleur indépendant, le télétravailleur - pour peu que ce soit plusieurs jours par semaine - n’est pas épargné par de sérieux coups de blues. Les proches n’ont pas le même rôle que le collègue qui comprend souvent plus facilement les contraintes du travail, les raisons d’une difficulté etc.

Pour y remédier, voici quelques conseils :

  • S’imposer des déjeuners réguliers avec des prospects, clients, amis…
  • Multiplier les contacts téléphoniques.
  • Profiter des occasions de déplacement professionnel.
  • Varier les tâches au cours de la journée pour éviter la monotonie.
  • S’imposer des pauses systématiques, respirations essentielles pour se vider la tête (activité physique, promenade, écoute de musique…).
  • Se placer dans de vraies conditions de travail (exit le pyjama, allumer son ordinateur à la même heure qu’un salarié, si possible dans un bureau dédié, loin des enfants etc.).
  • Puisque personne n’est là pour vous féliciter, se réserver des journées « off » après un travail rondement mené pour conserver sa motivation.
  • Savoir décrocher en fin de journée pour se consacrer à sa vie personnelle.

 

Hélène Joubert, journaliste

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