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Médicaments génériques : des prix encore trop élevés en France

Publié le 10/04/17


Selon l’Assurance maladie, les prix des médicaments génériques restent trop élevés en France par rapport à nos voisins européens. Le résultat de politiques de prix différentes selon les pays.



Au centre du dispositif de maîtrise médicalisée des dépenses de santé, les médicaments génériques ont permis d’économiser 1,3 milliard d’euros en 2010. Grâce à eux, l’évolution des dépenses de médicaments a été limitée cette année-là à + 2,2 %, contre + 2,3 % en 2009.

Des écarts de prix considérables

Ce résultat est toutefois susceptible d’être amélioré, selon l’Assurance maladie, qui pointe dans une récente étude les tarifs pratiqués en France en matière de médicaments génériques. Pour cause, leurs prix y sont nettement plus élevés que dans la plupart des pays européens, avec « des écarts parfois considérables », constate-t-elle.

Après avoir comparé 74 molécules génériquées parmi les plus consommées dans sept pays européens, il ressort que le prix moyen en France est de 15 centimes, contre 12 en Allemagne, 10 en Espagne, 7 au Royaume Uni et 5 aux Pays-Bas.

Résultat, la France est le deuxième pays le plus cher, ex-aequo avec l’Italie, derrière la Suisse, où le prix moyen atteint 30 centimes. Or, « un centime de moins par unité sur le prix moyen représente 130 millions d’euros d’économies », estimait en conférence de presse Mathilde Lignot-Leloup, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins à la Caisse nationale de l’Assurance maladie.

Plusieurs politiques de régulation des prix

Comment expliquer de telles différences ? Tout simplement par des politiques de régulation des prix différentes selon les pays.

En France, le prix du générique est établi en fonction du prix du médicament de marque (dont il est la copie) lors de sa mise sur le marché, avec une décote de 55 %.

Ailleurs, la mise en concurrence domine. Ainsi, au Royaume Uni et aux Pays-Bas, les industriels ont pour interlocuteurs les pharmaciens, qui endossent un rôle d’acheteur. Les économies réalisées sont alors partagées entre les pharmaciens et l’Assurance maladie. Même logique en Allemagne, où les caisses d’assurance maladie organisent des appels d’offres auprès des fabricants afin de négocier les meilleurs prix.

C’est cette stratégie qui est aujourd’hui préconisée par l’Assurance maladie, en raison de ses résultats : « Plusieurs études ont montré l’efficacité de ces mécanismes de mise en concurrence des fabricants pour faire baisser les prix », conclut-elle.