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Premiers secours : l’affaire de tous !

Publié le 05/05/15

Catastrophe naturelle, perte de connaissance, arrêt cardiaque… Chacun d’entre nous peut être confronté un jour à une situation extraordinaire, voire d’urgence. Problème, seuls un peu plus d’un tiers des Français sont formés à y faire face. Sauver une vie est pourtant à la portée de tous.

En France, environ 40 % des personnes se disent initiées ou formées aux gestes qui sauvent contre respectivement 74 et 80 % en Allemagne et en Autriche. « En tant que latins, les Français n’ont pas la culture du risque ni de la prévention », explique le Dr Pascal Cassan, médecin urgentiste et conseiller national de la Croix-Rouge française. C’est oublier que les accidents de la vie courante ou les catastrophes ne touchent pas que les autres. « Dans huit cas sur dix, il s’agira de quelqu’un de sa famille ou de son entourage, précise-t-il. Se préparer n’est donc pas superflu. » Chaque année, les accidents domestiques tuent près de 20 000 personnes, soit cinq fois plus que le nombre de victimes de la route.

Des citoyens avertis

« L’objectif n’est pas de faire de nos concitoyens des secouristes, mais des gens avertis qui comprennent ce qu’ils peuvent faire en attendant l’arrivée d’une équipe médicale, souligne le Pr Pierre Carli, médecin chef du Samu. Il suffit de quelques gestes très simples pour être efficace. »
En France, 40 000 arrêts cardiaques surviennent par an. « Les chances de survie s’échelonnent entre 8 et 20 % si la victime est prise en charge par quelqu’un qui a été formé aux gestes de réanimation, contre 3 à 4 % dans le cas contraire », avance le Dr Cassan. Or, dans sept cas sur dix, l’infarctus du myocarde se produit devant témoins, mais moins de 20 % d’entre eux savent pratiquer un massage cardiaque en cas de besoin.

Des formations pour tous

Et même dans des situations qui n’engagent pas le pronostic vital, un bon réflexe peut éviter une affreuse cicatrice. « Après une brûlure, il faut arroser la surface blessée et ne surtout pas mettre du gras, sans quoi il restera une marque », illustre le Dr Cassan. Une dizaine d’acteurs se proposent de vous former, depuis les sapeurs-pompiers jusqu’à la Croix-Rouge en passant par la Fédération nationale de protection civile (FNPC).
Pour vous renseigner, un rendez-vous : la Journée mondiale des premiers secours qui se tient chaque deuxième samedi de septembre.

Dès l’école primaire

« En 2005, une loi dite de modernisation de la sécurité civile a été votée pour introduire une sensibilisation à la prévention des risques ainsi qu’un apprentissage des gestes de premiers secours à l’école primaire.
Si le dispositif ne s’est vraiment mis en place qu’à partir de la rentrée 2007, aujourd’hui, moins de 20 % des établissements scolaires s’acquittent de cette obligation, faute de temps et de moyens. »

Dr Pascal Cassan, médecin urgentiste et conseiller national de la Croix-Rouge française