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Renaud Clerc, le handicap vécu comme une force

Publié le 25/04/19

 

Depuis janvier 2019, Renaud Clerc, handi-athlète spécialiste du 200 mètres, du 400 mètres et médaillé de bronze des derniers championnats d'Europe, a rejoint les athlètes soutenus par La Mutuelle Générale dans le cadre de son action sociale et de sa politique sponsoring. Découvrez son portrait et ses ambitions.


L’entretien se fait un samedi, en fin d’après-midi. Renaud Clerc revient de l’entraînement, il a la pêche, sa journée est d’ailleurs loin d’être terminée. « J’ai déjà travaillé ce matin, dit-il, et après, je vais me remettre un peu au boulot pour avoir ensuite du temps pour mes proches. » Car jamais il ne s’arrête, ce bouillonnant albigeois de presque 18 ans qui vient d’intégrer l’équipe de sportifs soutenus par La Mutuelle Générale. Il met à profit chaque instant pour travailler, avancer et réussir, dans le sport comme dans la vie. Parce que l’effort, il aime ça. Peut-être aussi parce qu’il a une petite revanche à prendre sur le sort, qui l’a fait naître avec une paralysie du bras droit. Et parce qu’il a de qui tenir. Ses parents sont de grands sportifs. Il est encore tout gamin qu’ils le mettent sur des skis et l’emmènent faire de l’escalade en montagne.

 

Le virus du sport est pris. En CE1, Renaud se met au rugby et commence à rêver de compétition. « J’avais une équipe autour de moi, ça m’a mis en confiance, j’ambitionnais d’intégrer le stade toulousain. » C’est pourtant avec le kayak, en seconde, qu’il entame vraiment sa vie de sportif de haut niveau avec tout ce que cela implique : deux heures d’entraînement par jour, six jours sur sept, une bonne hygiène de vie et une très grande discipline. Les résultats sont au rendez-vous, puisque qu’il se trouve presque toujours dans le premier tiers du tableau. « J’étais fier car je battais beaucoup de valides. Mais je voulais gagner des médailles, aller aux Jeux, et pour moi, ce n’était possible que dans le handisport. »

 

En septembre 2017, Renaud intègre l’équipe française d’athlétisme handisport, dans la discipline du 400 mètres. Pas facile pour lui de quitter ses copains, d’autant plus qu’il se voit comme un valide. « Les gens dans le handisport ne se disent pas qu’ils sont handicapés, juste qu’ils font d’un peu moins bons résultats parce qu’il y a quelque chose qui les gêne. Nous avons le même mental que les valides. Je me vois comme un sportif à part entière, qui a la chance de représenter la France au niveau international. »

 

Ses ambitions sont grandes, et pas seulement en sport. Aujourd’hui en terminale ES, il veut « aller chercher une licence de droit », puis faire un master pour devenir avocat. « J’ai des objectifs très élevés, mais réalistes, que je ne perds jamais de vue. Il ne faut pas se laisser abattre par ce qui nous arrive, mais prendre les devants et travailler, travailler pour obtenir ce qu’on veut. » Pas à n’importe quel prix tout de même. « Quand j’ai commencé la compétition, je ne voulais qu'étudier et m'entraîner. Je me suis vite rendu compte que ce n’était pas possible. J’ai besoin de mes amis, de ma copine, pour sortir de ma cadence, prendre l’air et souffler un bon coup avant de repartir pour une nouvelle semaine. » La question s’est posée pour Renaud d’intégrer le pôle handisport de Bordeaux, mais il a préféré rester dans un club de valides, l’équipe d’Albi, avec un entraineur en qui il a confiance.

 

Renaud se réjouit quand il parle de son partenariat avec La Mutuelle Générale. « Je suis ravi de ce partenariat avec La Mutuelle Générale car je suis persuadé que nous avons des valeurs communes telles que le partage, l'entraide et le dépassement de soi. La Mutuelle Générale m'apporte un soutien financier, ce qui me permet de me déplacer à des compétitions à l'étranger comme les championnats d'Europe ou encore d'acheter du matériel de pointe. Mais c'est aussi un soutien moral. Savoir que derrière moi, il y a des collaborateurs et des adhérents qui me suivent et me soutiennent sur les réseaux sociaux, ça me porte. »

 

Bref, jusqu’au bout des rêves du petit garçon qui a su faire très tôt de son handicap une force. « J’ai eu beaucoup d’échecs, mais mon handicap m’a porté, je me disais : je ne lâcherai pas. C’est à lui que je dois ma détermination. Et aussi mon courage, » ajoute-t-il avec une modestie et un sourire qui donnent sacrément envie de piquer un sprint et de tenter de le suivre !