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Feuilles de soins électroniques : convaincre les médecins réfractaires

Publié le 05/05/15

Il y avait encore 150 millions de feuilles de soins papier en 2008. Soit 16 % des demandes de remboursement. Si ces documents étaient transmis électroniquement, l’économie serait de 200 millions d’euros pour la Sécurité sociale

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Trente mille. C’est le nombre de médecins qui utilisent exclusivement des feuilles de soins papier. Et n’optent donc pas pour la transmission électronique de ces documents, ni pour la simplification des démarches et les économies qui en découlent.

Des disparités géographiques et professionnelles

Si le nombre de feuilles de soins télétransmises augmente régulièrement – plus cinq points sur les cinq dernières années, à 84 % - les professionnels de santé ne jouent pas le jeu de façon égale. A Paris, par exemple, 22 % des feuilles de soins sont toujours des feuilles papier en 2009. A contrario, ce taux tombe à 9 % à Nice.
D’une profession à l’autre, des écarts apparaissent également. Loin devant, les pharmaciens affichent 97 % de transmissions dématérialisées. Les médecins généralistes se situent dans le peloton avec 73 %. Les spécialistes ferment la marche avec seulement 59 % de feuilles de soins transmises électroniquement. Enfin, parmi les généralistes, 18 % utilisent uniquement des feuilles papier. Et 42 % des spécialistes font de même.

Médecins réfractaires

L’Assurance maladie a mené l’enquête pour savoir qui sont ces médecins réfractaires à la télétransmission. Au vu des résultats, il est difficile de dégager un portrait-robot du récalcitrant. Le critère de l’âge ne paraît pas déterminant, ou seulement pour les plus de 65 ans. L’ancienneté dans le département ne joue guère plus d’influence. Le nombre de visites à domicile semble peser légèrement sur le taux de documents télétransmis, mais l’Assurance maladie note que ce critère « ne constitue pas un frein insurmontable à la télétransmission ».

Une économie potentielle de 200 millions d’euros

Finalement, l’Assurance maladie ne peut dresser qu’un constat : le choix de la feuille papier relève essentiellement de comportements individuels. Aussi, le défi consistant à convaincre les réfractaires d’opter pour la transmission électronique est complexe. Les économies à la clé sont pourtant à la hauteur de la tâche à accomplir. Le traitement d’une feuille électronique revient en moyenne à 0,27 €. Celui d’une feuille papier atteint 1,74 €. Avec 150 millions de feuilles de soins encore sur papier tous les ans, l’économie potentielle est de 200 millions d’euros annuels à terme.