Démos révolutionne l'apprentissage de la musique classique
Grâce au projet Démos, plus de 10 000 jeunes issus des quartiers populaires ou de zones rurales isolées ont pu apprendre gratuitement la musique classique au cours des douze dernières années. Un dispositif de démocratisation culturelle soutenu par La Mutuelle Générale et piloté par la Philharmonie de Paris. Nous avons pu rencontrer quelques-uns de ces musiciens en herbe au début de l’été, à l’occasion de leurs concerts de fin d’année.
En ce week-end caniculaire de juin, la capitale suffoque. Dans une pièce climatisée de la Philharmonie de Paris, Thalia, bientôt 10 ans, se prépare. Verdi, Bizet, Albéniz, Beethoven : dans quelques heures, accompagnée des autres enfants de l’Orchestre Démos Angers, elle interprétera l’un des plus beaux répertoires de la musique classique sur la scène mythique de la Grande salle Pierre Boulez, là même où se sont produits les plus prestigieux orchestres et solistes internationaux. Une consécration pour cette trompettiste en herbe qui découvre Paris pour la première fois.
Il y a encore trois ans, Thalia n’avait jamais touché un instrument de musique. Aujourd’hui, elle s’estime prête pour ce concert de fin de cycle. Si elle reconnaît être « un peu stressée », c’est davantage à l’idée de se « perdre dans les couloirs » de l’immense bâtiment, imaginé par l’architecte Jean Nouvel comme une colline surplombant le parc de la Villette, qu’à celle de jouer en public dans une salle qui peut accueillir jusqu’à 2 400 spectateurs. Il faut dire que cette élève de CM2 n’en est pas à son premier concert. « Il n’y a pas très longtemps, on a joué devant des ministres qui étaient venus parler d’Europe à Angers, s’enthousiasme-telle. On a interprété l’Ode à la joie, l’hymne européen. Mes parents étaient super fiers, et même mes copains à l’école étaient impressionnés. »
Un rayonnement national
Démos a vu le jour en 2010. Lancé par la Cité de la musique et aujourd'hui piloté à l’échelle nationale par laPhilharmonie de Paris, ce « dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale » permet à des enfants âgés de 7 à 12 ans, issus de quartiers relevant de la politique de la ville ou de zones rurales éloignées des lieux de pratique musicale, de découvrir gratuitement la musique classique en apprenant collectivement à jouer d’un instrument. À ce jour, plus de 10 000 en ont déjà profité.
« La formation dure trois ans, au rythme de quatre heures de cours de musique hebdomadaires par familles d’instruments, et d’une répétition en orchestre toutes les six semaines en moyenne », explique Gilles Delebarre, directeur délégué et co-fondateur du projet Démos à la Philharmonie de Paris. L’encadrement est assuré par une équipe pluridisciplinaire, composée à la fois de professionnels de la musique et d’acteurs du champ social. Les musiciens (instrumentistes, chefs de choeur, danseurs) s’occupent de l’apprentissage artistique. Les éducateurs et travailleurs sociaux accompagnent les enfants et gèrent les relations avec les familles.
Le plaisir avant tout
« Avec Démos, nous voulons montrer que la musique classique n’est pas réservée à une élite, poursuit Gilles Delebarre. Il s’agit d’un patrimoine culturel commun qu’on peut et qu’on doit partager avec tous, en particulier avec les publics les moins favorisés. » D’abord expérimenté en Île-de-France, le dispositif a essaimé au fil des ans à travers l’Hexagone. Aujourd’hui, il compte « une cinquantaine d’orchestres répartis partout en France, y compris dans les Outre-mer, et plus de 5 000 enfants suivis en même temps. »
Un succès qui s’explique par le soutien de l’État, des collectivités locales et de très nombreux mécènes, tels que La Mutuelle Générale. Mais aussi – et surtout – par une pédagogie collective innovante qui « place au centre l’intérêt et le plaisir de l’enfant ». La découverte de la musique se fait directement par la pratique : les apprentis musiciens chantent, dansent, jouent ensemble des pièces de répertoire, arrangées et adaptées à leur niveau. Le solfège n’est intégré que progressivement, à partir de la fin de la première année. « Pour apprendre à lire, il faut d’abord parler. C’est pareil pour la musique », illustre Gilles Delebarre.
Une approche novatrice
C’est cette approche novatrice qui a séduit Odile, dont la fille Solène, 10 ans, a intégré l’Orchestre Démos Paris au début de l’année scolaire. Cette infirmière en est persuadée : « S’il n’y avait pas eu ce projet, ma fille n’aurait jamais pratiqué de musique. Je n’aurais pas fait la démarche de l’inscrire dans un conservatoire. J’en ai une image négative, celle d’une structure très élitiste, avec plein de filtres et un enseignement hyper rébarbatif. Démos, ce n’est rien de tout ça. C’est du chant, de la danse, du langage corporel. Au fond, ce n’est que du plaisir ! »
Solène opine du chef. Si elle s’est montrée réticente au début et n’était « pas trop à l’aise dans le groupe », désormais, elle « s’amuse bien ». Dans le bâtiment de la Cité de la musique qui jouxte celui de la Philharmonie, elle vient tout juste de terminer son concert. Pendant une trentaine de minutes, elle a enchaîné les morceaux avec l’Orchestre Démos Paris au grand complet : la Danse macabre de Camille Saint-Saëns, un extrait du Mariage forcé de Jean-Baptiste Lully, et un chant traditionnel grécophone d’Italie du Sud. Le tout sous le regard tendre et admiratif de sa maman. « Avant le concert, je n’étais pas stressée du tout. Je connaissais les partitions par coeur, alors il n’y avait pas de raison. C’est juste au début que le trac a commencé à monter, parce que j’étais la toute première à entrer sur scène. Mais après, ça allait. Et puis j’avais déjà fait des spectacles », rappelle-telle en souriant.
Chacun son instrument
Après avoir testé plusieurs instruments à vent, Solène a choisi le tuba ténor. « Je ne peux en jouer qu’avec le groupe, le mercredi et le vendredi, au centre social de mon quartier : quand j’essaye à la maison, les voisins toquent à la porte ! ». Adam, 8 ans, a préféré le trombone : « Ce que j’aime, dit-il d’une voix fluette, c’est qu’il fait un son grave. » Les instruments sont prêtés aux enfants durant trois ans. Ils peuvent ensuite les garder s’ils continuent la musique. Un choix que font la moitié des jeunes Démos. C’est le cas de Sally, 16 ans. Voilà bientôt dix ans qu’elle pratique le violon. « J’ai suivi l’exemple de ma soeur aînée. Je la voyais jouer à la maison, j’assistais à ses concerts. Ça me plaisait beaucoup, raconte-t-elle. Alors quand j’ai pu le faire à mon tour, j’ai intégré le dispositif. » Au terme de son apprentissage de trois ans, Sally s’est inscrite au conservatoire. Mais elle n’a pas quitté Démos pour autant. Plusieurs week-ends par an et durant les vacances scolaires, elle bénéficie de stages encadrés par une dizaine de professeurs de l’institution. Désormais, elle fait partie de l’Orchestre des Jeunes Démos. « C’est l’orchestre le plus avancé du projet, dans lequel il y a tous les instruments. Les musiciens viennent de Paris ou d’ailleurs, de Démos, d’écoles de musique, de conservatoires. Et même si les niveaux sont différents, on joue tous ensemble. »
Le public conquis
Si Sally n’envisage pas de faire de la musique son métier – elle se voit davantage travailler dans l’aérospatiale, le biomédical ou les neurosciences –, elle estime que ces années d’apprentissage l’ont aidée à mûrir. « La musique, ça demande une certaine rigueur, on apprend à être sérieux, à se concentrer. Démos m’a appris qu’avec du travail, de la
détermination et un peu de patience, rien n’est impossible. »
Gilles Delebarre le confirme : « L’un de nos objectifs, c’est d’agir sur le parcours des jeunes. La musique joue un rôle fondamental dans l’augmentation de leur capital culturel, de leurs capacités de choix, dans l’insertion sociale. » Un bénéfice dont témoigne cette étude, réalisée en partenariat avec l’Académie de Strasbourg : les élèves de sixième ayant profité du dispositif Démos obtiennent des résultats en Français jusqu’à 20 % supérieurs aux autres élèves, « y compris ceux des établissements privés où les indices de position sociale sont les plus élevés ».
Dans la Grande salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris, le concert a débuté. Les notes emplissent l’immense espace, résonnent, virevoltent et se mélangent au gré des interprétations qui s’enchaînent. Le public est conquis. Les applaudissements et les « bravo » fusent des gradins pleins à craquer. Avant de se retirer, Thalia et ses camarades de l’Orchestre Démos Angers prennent le temps de saluer. Ce soir, ils reprendront le train pour le Maine-et-Loire, des images de cet incroyable week-end plein la tête.
La Mutuelle Générale s'engage au travers de sa Fondation d'entreprise
La solidarité et l’entraide font partie de l’ADN de La Mutuelle Générale. Ce sont ces valeurs fortes qui ont conduit à sa création, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Et ce sont ces valeurs qui, aujourd’hui encore, amènent La Mutuelle Générale – au-delà de son action au profit de ses adhérents – à soutenir la cause d’associations et s’investir dans les projets solidaires, tels que Démos, à travers sa Fondation d’entreprise. Celle-ci oeuvre au quotidien en faveur de l’accompagnement du bien-vieillir, de l’amélioration de la qualité de vie et de la solidarité entre les générations.
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