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Vaccination contre le papillomavirus recommandée chez tous les garçons depuis 2021

Conformément aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), la vaccination de tous les garçons âgés de 11 à 14 ans révolus contre les infections par les papillomavirus humains est désormais inscrite dans la stratégie vaccinale, depuis le 1er janvier 2021.

Publié le 29/09/20

Elargissement de la vaccination anti-papillomavirus à tous les adolescents de 11 à 14 ans

Les papillomavirus humains (HPV) sont des virus sexuellement transmissibles très fréquents, contractés généralement au début de la vie sexuelle. Ils sont responsables chez la femme comme chez l’homme de verrues anogénitales, de papillomatoses (lésions ressemblant à des verrues) respiratoires (au niveau du larynx, voire jusqu’aux poumons) récurrentes et de lésions. La majorité de ces dernières disparaissent spontanément, mais certaines peuvent persister et évoluer vers des cancers : du col de l’utérus chez la femme, anaux et oro-pharyngés dans les deux sexes.

La vaccination contre les HPV est aujourd’hui recommandée chez les jeunes filles de 11 à 14 ans révolus, les immunodéprimés des deux sexes et les jeunes hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) jusqu’à 26 ans, pour prévenir l’apparition de cancers du col de l’utérus, de la vulve et du vagin et de cancers anaux.

Associée au dépistage du cancer du col de l’utérus, la vaccination constitue la meilleure stratégie de lutte contre ce cancer qui provoque toujours en France près de 1 000 décès par an. Mais les HPV sont également impliqués dans la survenue de cancers qui ne touchent pas uniquement les femmes ou les HSH, tels les cancers de la sphère ORL (gorge, langue). Ainsi, près de 25 % des cancers provoqués par les HPV surviennent chez les hommes. C’est pourquoi, en plus de la vaccination de toutes les filles de 11 à 14 ans révolus par le vaccin Gardasil 9 (rattrapage possible de 15 à 19 ans révolus), les garçons seront concernés selon les mêmes critères à partir du 1e janvier 2021, comme stipulé dans le calendrier vaccinal 2020 rédigé par la Commission Technique des Vaccinations, rattachée à la HAS.

Ce texte prévoit également un rattrapage possible chez les adolescents et les jeunes hommes de 15 à 19 ans révolus, soulignant néanmoins que la vaccination est d’autant plus efficace que les jeunes garçons n’ont pas encore été exposés au risque d’infection par le HPV.

La vaccination en pratique

Chez les filles comme chez les garçons, toute initiation de la vaccination anti-HPV doit être réalisée avec le vaccin nonavalent (9 valences) GARDASIL 9.

Attention : les vaccins HPV ne sont pas interchangeables ! Les personnes ayant déjà débuté une vaccination avec un autre vaccin (GARDASIL version quadrivalente ou CERVARIX) poursuivent donc le schéma vaccinal avec ce même vaccin.

  • Chez les garçons de 11 à 14 ans révolus, le schéma de vaccination anti-HPV avec GARDASIL 9 est un schéma à deux doses, espacées de 6 à 13 mois.
  • Chez les garçons entre 15 et 19 ans révolus (rattrapage), le schéma de vaccination anti-HPV avec GARDASIL 9 comprend trois doses, à 0, 2 et 6 mois.

Les adolescentes françaises boudent la vaccination anti-HPV

En France, plus de dix ans après les premières recommandations, le constat est préoccupant : seules 24 % des jeunes filles se sont faites vacciner selon un schéma complet à 16 ans, ce qui est bien éloigné de l’objectif de 60 % qui était fixé à l’horizon 2019 dans le cadre du Plan Cancer. La France affiche le taux le plus faible d’Europe.

Selon la HAS, « l’un des freins à la vaccination contre les HPV est la difficulté pour les professionnels de santé à faire accepter ce vaccin : d’abord réticents à aborder la question de la sexualité avec des adolescents qui n’ont parfois pas commencé leur vie sexuelle, ils sont aussi confrontés à la méfiance des patients et de leurs familles envers la sécurité des vaccins. Rendre la proposition vaccinale sans considération de genre pourra les aider à aborder la question. »

Par ailleurs, la santé des femmes concernant également leur partenaire, l’élargissement de la vaccination contre les HPV aux jeunes garçons devrait responsabiliser l’ensemble des adolescents à la santé sexuelle face au problème de santé publique que représentent les maladies induites par les HPV. Dans un rapport, l’Académie de médecine estimait qu’une vaccination des adolescents des deux sexes serait beaucoup plus efficace pour lutter contre les cancers issus de papillomavirus. Et de rappeler que « l’efficacité des vaccins sur l'infection à HPV est prouvée. Elle entraîne une réduction des lésions précancéreuses ».

Les nouveaux cas de cancer anal ont augmenté de 56 % depuis 1990, et 93 % d’entre eux sont attribuables aux HPV. L’Académie relève également une nette augmentation, depuis les années 1970, des cancers oropharyngés en dépit d’une diminution des intoxications liées à l'alcool et au tabac. Elle en conclut que les cancers oropharyngés induits par les HPV sont de plus en plus nombreux.

Pour en savoir plus :
Prise de position officielle de l’Académie nationale de médecine (18 septembre 2019) :
http://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2019/09/Rapport-sur-la-vaccination-contre-le-Papillomavirus-humain-HPV-voté-le-17-09-2019-ANM.pdf Hélène Joubert

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