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Faut-il avoir peur de l'épisiotomie ?

Publié le 06/02/18

L'épisiotomie lors de l'accouchement est souvent redoutée par les femmes. Il est vrai qu'elle n'est pas toujours une partie de plaisir...Pour autant, cette intervention est pratiquée dans le but de réduire les risques pour la mère et l'enfant.Petit point pour mieux connaître l'épisiotomie...

Qu'est-ce que l'épisiotomie ?

L'épisiotomie est une intervention courante durant un accouchement.

Elle consiste à inciser le périnée au niveau de la vulve pour éviter sa déchirure au moment du passage du bébé.

Cette incision se fait vers l'arrière, et en diagonale afin d'éviter de se rapprocher de l'anus.
Elle est généralement pratiquée au moment où la tête du bébé est visible.

L'épisiotomie n'est pas douloureuse à proprement parler : soit les contractions "masquent" la douleur due à l'incision, soit la future maman est déjà sous péridurale. Une anesthésie locale peut cependant être pratiquée si c'est nécessaire... Tout dépend du ressenti au moment venu.

Après l'accouchement, l'incision est recousue sous anesthésie locale (lorsqu'il n'y a pas eu de péridurale). Trois à quatre points de suture suffisent.

L'épisiotomie, une intervention fréquente

L'épisiotomie est une intervention fréquente mais pas systématique.

En France, on estime qu'elle est pratiquée chez 70% des femmes lors d'un premier accouchement. Il existe sans doute des cas où l'épisiotomie pourrait être évitée mais ils sont minoritaires.

La plupart du temps, l'épisiotomie est pratiquée pour la bonne cause, c'est-à-dire pour préserver la santé de la mère et de l'enfant !

Les situations suivantes justifient ainsi le recours à l'épisiotomie :

  • Un bébé en danger :
    si l'on constate que le rythme cardiaque du bébé diminue, ce qui indique une souffrance, il faut accélérer l'expulsion artificiellement en administrant de l'ocytocine.
    Le périnée n'a donc pas le temps de se distendre naturellement.
    Une épisiotomie est alors indispensable pour éviter le déchirement.
  • Le recours aux forceps :
    les accouchements sous péridurale sont aujourd'hui de plus en plus fréquents...
    Or, la péridurale diminue la sensation de poussées. Dans 7 à 8% des accouchements, les forceps sont donc utilisés pour tourner et extraire le bébé. L'épisiotomie est nécessaire pour cette manoeuvre.
  • La mauvaise position du bébé :
    lors d'une présentation par le siège ou d'un mauvais infléchissement de la tête, l'épisiotomie sera souvent le seul moyen de faire place au bébé.
  • Les jumeaux :
    deux pour le prix d'un ?
    Dans ce cas, difficile également de faire l'impasse sur l'épisiotomie...

 

Peut-on éviter les épisiotomies ?

De nombreuses femmes redoutent l'épisiotomie.

Néanmoins, cette intervention représente souvent un moindre mal par rapport à ce qu'elle évite (déchirure naturelle sévère, risque pour le bébé...).

Le tout est d'être bien informée: n'hésitez pas à évoquer ce sujet de l'épisiotomie avec votre gynécologue avant l'accouchement !
Vous pouvez par exemple lui exprimer votre désir d'un accouchement le plus "naturel" possible. Il est important de privilégier le rapport de confiance avec votre spécialiste.

Par ailleurs, si l'épisiotomie n'est pas toujours prévisible ni toujours évitable, un bébé de poids normal diminue les risques d'y avoir recours. Il est donc conseillé de ne pas prendre trop de poids pendant la grossesse : un bébé de quatre kilos risque de se frayer difficilement un passage...

Episiotomie et rapports sexuels

L'avantage est que la zone du vagin cicatrise généralement très bien.
Après l'épisiotomie, les rapports sexuels pourront généralement être repris dans les quatre à six semaines.

Pour éviter la douleur, utilisez un lubrifiant et allez-y en douceur... Un premier rapport douloureux peut en effet refroidir les partenaires et rendre les suivants plus difficiles. Avec un peu de patience, les choses devraient très vite rentrer dans l'ordre...

Julie Luong, journaliste santé

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