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La radiofréquence représente une nouvelle technique pour faciliter l’orgasme féminin. D’une grande efficacité, cette méthode est de plus en plus pratiquée aux États-Unis. Le point avec le Dr Catherine Solano, Médecin sexologue et andrologue.
Jusqu’ici nous n’avions que peu de techniques pour faciliter l’orgasme féminin, excepté la musculation du périnée qui consiste à réaliser des exercices de contractions musculaires de la zone sexuelle, comme on les pratique pour la rééducation après l’accouchement. Nous disposons désormais d’une nouvelle méthode, la radiofréquence à température contrôlée, qui a pour effet de tonifier les tissus et qui permet donc d’éprouver davantage de sensations vaginales et d’accélérer la survenue de l’orgasme féminin.
La radiofréquence et l’orgasme féminin : en quoi ça consiste ?
Cette méthode consiste à envoyer des ondes de radiofréquence dans les tissus de la paroi du vagin. On provoque ainsi un réchauffement local à une température aux alentours de 42-43 degrés, ce qui a pour effet d’activer les réactions tissulaires et d’induire une régénération de la muqueuse vaginale et du tissu conjonctif. Cette régénération est maximale un mois environ après la séance. Les tissus sont plus fermes, plus toniques et les sensations sont augmentées. Dr Catherine Solano : « On utilise une sonde en plastique souple, grosse comme un doigt, donc beaucoup plus petite que le spéculum d’un gynécologue. Cette sonde comprend sur un côté une zone métallique émettant des ondes de radiofréquence sources de chaleur. Le médecin l’introduit dans le vagin de la femme en position gynécologique et il réalise de petits mouvements, comme un léger massage de la paroi vaginale. Un gel est utilisé pour faciliter la transmission des ondes. Ce procédé est indolore et ne nécessite aucune anesthésie. La seule sensation ressentie est une chaleur locale, dont l’intensité est réglée en fonction de la sensibilité de chaque femme. En règle générale, on utilise une température plus basse lors de la première séance, que l’on augmente ensuite, car les tissus régénérés supportent mieux la chaleur. Il n’y a pas de risque de brulure interne, car l’appareil est bloqué à un niveau de température adapté. »
Quelle est la durée de ce traitement et quels effets escompter ?
On recommande classiquement de réaliser 3 séances à 1 mois d’intervalle, puis de renouveler une séance un an plus tard. « Il n’est pas nécessaire de prévoir des séances régulières sur le long terme car les effets obtenus sont persistants, précise le Dr Solano. Aux États-Unis, la radiofréquence est une technique de plus en plus demandée et les centres gynécologiques la proposant se sont rapidement multipliés. Selon certaines enquêtes, dans le domaine de la médecine esthétique, il s’agirait de la méthode qui remporte le plus de satisfaction. Une étude américaine menée auprès d’une trentaine de personnes indique que la satisfaction sexuelle ressentie avant la première séance de traitement est de 3/6 pour monter à 5,5/6 après la 3e séance (1). Le seul inconvénient est donc son prix, puisqu’il faut compter 800 euros la séance. »
Peut-on attendre d’autres bénéfices de ce traitement ?
« Oui, la radiofréquence vaginale s’accompagne d’autres bénéfices très intéressants pour les femmes ménopausées. Cette méthode améliore ce que l’on appelle les petits problèmes du « Syndrome génito-urinaire » de la ménopause. En effet, les séances de radiofréquence restaurent la lubrification vaginale, rendent la muqueuse moins fragile et préviennent les problèmes urinaires (brulure, petite goutte?). La vulve bénéficie aussi du traitement, ce qui a pour effet de retendre les petites lèvres.
La radiofréquence a-t-elle d’autres indications thérapeutiques que l’orgasme féminin ?
La radiofréquence est également employée en médecine esthétique pour redessiner l’ovale du visage, retendre les bras, les cuisses ou le ventre lorsqu’ils se sont relâchés avec l’âge, ou encore tonifier le voile du palais chez les personnes atteintes d’un syndrome d’apnées du sommeil. Enfin, cette méthode est très intéressante pour les femmes souffrant de dysfonction sexuelle après la ménopause lorsqu’elles ont eu un cancer gynécologique (sein ou utérus) et pour lesquelles le traitement hormonal contre la ménopause est contre-indiqué.
Marion Garteiser, journaliste santé
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