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La vérité sur les papillomavirus

L’infection à papillomavirus constitue l’une des principales infections sexuellement transmissibles dans le monde. Si le virus est le plus souvent éliminé spontanément par l’organisme, il peut, dans certains cas, provoquer des lésions précancéreuses et cancéreuses. Les femmes sont-elles davantage concernées que les hommes ? Faut-il réellement s’inquiéter ? Y a-t-il des moyens efficaces de se protéger ? Pour le savoir, nous avons confronté le Dr Quentin Lepiller, chef de service de virologie au CHU de Besançon et membre du Centre national de référence des papillomavirus, à certaines affirmations. Alors, vrai ou faux, Docteur ?

Doctopress
Publié le 16/02/23
Temps de lecture 4 min

"Il existe plus de 200 types de papillomavirus humains (HPV) différents"

VRAI : « Mais seuls 12 à 13 d’entre eux sont oncogènes », c’est-à-dire susceptibles d’entraîner un cancer en cas d’infection chronique. Les autres types de papillomavirus sont à l’origine de lésions bénignes de la peau (verrues) ou des muqueuses(condylomes). La contamination a lieu par contact direct de peau à peau, ainsi que par l’intermédiaire d’objets souillés.

"Le papillomavirus est le principal facteur de risque du cancer du col de l’utérus"

VRAI :« Et de très loin même ! » Alors que le tabagisme ou la prise prolongée de contraceptifs oraux multiplie le risque de développer un cancer du col de l’utérus par 1,5 à 2, « l’infection à HPV le multiplie… par 400 ! » En France, 3 000 femmes développent chaque année un cancer du col de l’utérus et plus de 1 000 en décèdent.

"80 % des personnes qui ont une vie sexuelle seront tôt ou tard en contact avec le virus"

VRAI : Il s’agit toutefois d’une estimation. Les seuls chiffres « un peu plus précis » concernent le pourcentage de femmes porteuses du HPV à un temps T. « Quand on fait cette photographie à l’échelle du monde, 11,7 % des femmes sont infectées, avec de très grandes variations selon les régions. » L’Afrique de l’Est et les Caraïbes sont les zones les plus touchées, avec plus de 30 % des femmes porteuses du HPV, contre environ 10 % en Europe du Nord.

"Les hommes ne risquent rien s’ils contractent un papillomavirus"

FAUX : L’infection à papillomavirus est impliquée dans d’autres cancers que celui du col de l’utérus : cancers de l’anus, du pénis et des voies aérodigestives supérieures. « D’ailleurs, la prévalence de l’infection à papillomavirus dans les cancers de la gorge, qu’on a longtemps associés uniquement à l’alcool et au tabac, est en augmentation », note le Dr Lepiller.

"On ne peut pas être contaminé si on a des rapports protégés"

FAUX : Bien qu’il réduise les risques de contamination, le préservatif ne suffit pas. « Contrairement aux virus du sida ou de l’hépatite B qui se transmettent par les liquides biologiques, le papillomavirus peut se transmettre par simple contact cutané, sans pénétration. » De plus, les pratiques bucco-génitales constituent une porte d’entrée pour le HPV.

"La vaccination est la seule protection efficace"

VRAI : Le vaccin contre le papillomavirus protège contre 9 types différents de HPV, « dont 90 % de ceux impliqués dans les cancers du col de l’utérus ». Il est recommandé à toutes les filles et tous les garçons de 11 à 19 ans révolus, mais aussi aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu’à l'âge de 26 ans. À noter : la vaccination ne dispense pas les femmes de faire un frottis tous les trois ans entre 25 et 30 ans (après deux tests réalisés à un an d’intervalle et dont les résultats sont normaux), et tous les cinq ans entre 30 et 65 ans.

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