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Sobriété énergétique en entreprise : mode d’emploi

Les nouvelles contraintes des pouvoirs publics et les prix croissants de l’énergie donnent un véritable coup d’accélérateur aux efforts déployés pour une plus grande sobriété énergétique. Que peuvent mettre en place les entreprises ? Avec quelles aides ? Et comment fédérer les équipes derrière cet objectif ? Décryptage avec Viviane Caruel, Energy Manager chez advizeo.

Publié le 23/06/23
Temps de lecture 6 min

Les contraintes réglementaires à connaître

Pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, les règles françaises sont de plus en plus contraignantes, notamment dans les bâtiments tertiaires, avec le Décret Tertiaire issu de la Loi Elan. « Avant, il s’agissait uniquement de contraintes de moyens, comme réaliser un audit ou installer une supervision, explique Viviane Caruel, Energy Manager chez advizeo. Mais désormais, il y a une obligation de résultats. » Cette réglementation impose aux bâtiments du secteur tertiaire de faire des économies d’énergie significatives : -40 % en 2030, -50 % en 2040 et -60 % en 2050.

Le Décret tertiaire : une obligation de résultats

Concrètement, « les entreprises  ont une obligation de déclaration et doivent déclarer chaque année leurs consommations sur la plateforme OPERAT, détaille la spécialiste. Si l’entreprise n’atteint pas l’objectif, elle doit réaliser un plan d’action et fournir un planning prévisionnel de réalisations pour se conformer à l’objectif. Des sanctions financières sont prévues pour celles qui ne réalisent pas leurs déclarations : entre 1 500 € et 7 500 € par bâtiment ! »

Le plan de sobriété énergétique : réduire la consommation énergétique en France à court terme

A l’automne 2022, cette dynamique a été accélérée par le plan de sobriété énergétique du gouvernement, visant une réduction de 10 % des consommations énergétiques au niveau national d’ici la fin de l’année 2024. Les entreprises doivent prendre des mesures, par exemple baisser la température à 19°C dans les bureaux pendant les heures de travail, arrêter les systèmes audiovisuels non indispensables (comme les écrans des halls d’accueil), ou encore réduire la consommation de l’éclairage.

Quand sobriété rime avec rentabilité

Au-delà des obligations réglementaires, c’est aussi par souci d’économie que les professionnels repensent aujourd’hui leur consommation d’énergie, constate Viviane Caruel : « La facture énergétique a explosé en 2022 et risque encore d’augmenter en 2023. Avec cette flambée des prix, la mise en place des actions que nous préconisons permet d’observer de vrais gains. Le retour sur investissement de nos services est très court !»

Pour les petits travaux, comme l’installation d’un optimiseur de relance régulant le chauffage collectif, l’investissement peut désormais être amorti en quelques mois seulement. Le délai est supérieur pour les ouvrages plus lourds, tels qu’un remplacement de chaudière ou d’une centrale de traitement d'air, mais ils n’ont jamais été aussi rentables.

Sans oublier que les bons gestes ne sont pas nécessairement coûteux. Ils commencent en effet par l’optimisation des réglages et des paramétrages. « Nous préconisons souvent des actions très simples, par exemple, décaler les programmations horaires du chauffage pour éviter de chauffer des bâtiments vides, et des actions demandant de faibles investissements, comme mettre en place un système de coupure automatique du chauffage lorsque la température extérieure atteint un certain degré. »

Réduire son empreinte carbone

Pour une entreprise, la sobriété énergétique permet de réduire son empreinte carbone et ainsi, de limiter son impact sur le climat et la planète en général. C’est une partie incontournable de toute démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises) qui désigne la prise en compte des enjeux environnementaux, sociaux, économiques et éthiques au sein de l’activité d’une entreprise. La mise en place d’une telle démarche est un atout pour fédérer les collaborateurs mais aussi pour attirer et recruter de nouveaux talents.

Comment se faire aider ?

  • Les aides de l’État

Le dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE) est un mécanisme qui existe depuis plusieurs années. Cette aide financière permet d’amortir en partie la réalisation de travaux de rénovation, lorsqu’ils permettent d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments. « Les CEE visent à réduire le temps de retour sur investissement de certains types de travaux, notamment pour l’isolation des bâtiments », abonde Viviane Caruel.

Crise énergétique : quelles sont les aides temporaires ?

  • Ressources gratuites et organismes de conseil

De nombreux outils sont mis gratuitement à disposition des chefs d’entreprise et salariés qui veulent faire bouger les lignes. On peut citer notamment le portail dédié sur le site Les entreprises s'engagent et les leviers d’actions pour les entreprises décryptés par l’Ademe (l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie).

Pour mettre en place une stratégie énergétique pertinente, les entreprises peuvent enfin se tourner vers des bureaux d’audits ou des entreprises spécialisées. « Conseiller, c’est bien, mais mettre en action, c’est mieux ! », s’enthousiasme l’Energy Manager dont la spécialité est en pleine explosion. « Privilégiez les entreprises qui allient conseil, mise en place d’actions et suivi des retombées économiques. »

« Il faut ajuster et vérifier en permanence pour avoir les meilleures performances, ce qui implique une collaboration sur le long terme et des outils dernière génération. Désormais, on peut superviser à distance un grand nombre de bâtiments, même dispersées. Sans oublier l’enjeu humain. Il y a une grande part du travail qui concerne la coordination et l’organisation, la communication et la pédagogie envers les différentes parties-prenantes. »

Tous engagés

La sobriété énergétique commence par quelques gestes de bon sens et des actions concrètes à portée de main des employés : éteindre ses écrans, son PC et les lumières lorsqu'on n'utilise pas les équipements, respecter les températures de consigne, si possible à 19 degrés.

Pour sensibiliser un maximum de personnes, il ne faut pas hésiter à répéter les messages à travers la diffusion de supports de communication : affiches, newsletters, intranet, interventions d’experts, challenges intra entreprise… Tout est bon pour faire de la pédagogie et changer les habitudes, d’autant que le contexte est favorable, d’après Viviane Caruel : « Les crises ont remis la question de l'énergie au centre des préoccupations des Français, et les salariés ont maintenant bien conscience des changements à opérer. Les entreprises doivent profiter de ce contexte pour communiquer sur les efforts déjà réalisés et ceux qui restent à faire. Car une chose est sûre, la démarche de sobriété énergétique ne peut se faire sans la sensibilisation des collaborateurs ! »

En résumé 

  • Les obligations à respecter par les entreprises : le Décret tertiaire et le plan de sobriété énergétique ;
  • Les gestes pour mettre en place une plus grande sobriété énergétique : éviter de chauffer les bâtiments vides, baisser la température à 19°C dans les bureaux pendant les heures de travail, arrêter les systèmes audiovisuels non indispensables, réduire la consommation de l’éclairage ;
  • Les aides de l’Etat : le dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE), le bouclier tarifaire, l’amortisseur d’électricité, le guichet d’aide au paiement des factures d’électricité et de gaz ;
  • Les organismes de conseil : les bureaux d’audits, les entreprises spécialisées.

Le saviez-vous ? 

La Mutuelle Générale met en place des actions pour limiter son impact environnemental. Elle a divisé par deux sa consommation d’électricité entre 2018 et 2021. Elle va encore plus loin depuis fin 2022 avec des mesures telles que : la diminution de la température à 19°C dans les locaux, la suppression de l’eau chaude dans les sanitaires, ou encore l’extinction des enseignes lumineuses et des vitrines des agences. Ces actions contribuent directement à la stratégie bas carbone de La Mutuelle Générale, adoptée en 2022.

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