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Additifs alimentaires : faut il s'en méfier ?

On en trouve partout, ou presque : dans les charcuteries, les potages, les viennoiseries, les glaces et même les produits bio. Au point que, selon l’association UFC-Que Choisir, chaque Français en avalerait près de 4 kg par an ! Utilisés comme conservateurs, exhausteurs de goût, agents de texture ou colorants, les additifs alimentaires suscitent l’inquiétude des consommateurs. Faut-il en avoir peur ? Tous les additifs se valent-ils ? Doit-on les éviter ? Pour tenter d’y voir plus clair, nous avons sollicité Xavier Coumoul, professeur de toxicologie à l’université Paris-Cité et directeur de l’équipe Métatox à l’Inserm.

Doctopress
Publié le 05/05/23
Temps de lecture 4 min

Plus de 330 additifs alimentaires sont autorisés dans l'Union européenne

VRAI : Ils doivent obligatoirement figurer dans la liste des ingrédients, soit sous leur nom, soit sous la forme d’un code composé de la lettre E (pour Europe), suivie d’un numéro. Le carbonate de sodium, par exemple, utilisé notamment comme poudre à lever dans les biscuits, est désigné par le code E500.

Tous les additifs font l’objet d’études toxicologiques avant d’être autorisés

VRAI : « Au sein de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), un groupe est spécialement chargé d’évaluer et réévaluer la sécurité des additifs sur la base des données disponibles. » C’est à l’occasion de l’une de ces réévaluations que le dioxyde de titane (E171), très largement utilisé comme colorant dans les confiseries, a vu son autorisation suspendue, son innocuité ne pouvant plus être garantie.

La majorité des additifs sont dangereux pour la santé

FAUX : Mais un quart d’entre eux posent question. C’est le cas, par exemple, du caramel au sulfite d’ammonium (E150d), utilisé comme colorant dans les sodas au cola et suspecté d’être potentiellement cancérogène, des carraghénanes (E407), employés comme agents de texture, pour lesquels il existe des données suggérant un rôle dans la promotion des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, ou encore des nitrites et des nitrates (E249 à E251). Ces derniers, très présents dans les charcuteries et les viandes transformées, « constituent des facteurs de risques reconnus du cancer du côlon, mais aussi de l’estomac et des ovaires ». Plusieurs associations, dont la Ligue contre le cancer, militent d’ailleurs pour leur interdiction sous forme d’additifs. En vain pour l’instant.

On pourrait se passer des additifs alimentaires dans les préparations industrielles

VRAI : La preuve, sous l’impulsion des consommateurs, la part des aliments sans additifs est passée de 13,7 % à 18,3 % entre 2008 et 2016, selon un rapport de l’Observatoire de l’alimentation (Oquali), publié fin 2019. Supprimer les additifs de toutes les préparations industrielles reste néanmoins compliqué : « C’est simple quand il s’agit des colorants, ça l’est beaucoup moins pour les agents de conservation qui, dans certaines préparations industrielles, peuvent avoir un intérêt sur le plan sanitaire. »

Il vaut mieux éviter les aliments contenant plus de 3 ou 4 additifs

VRAI : « Plus on réduit son exposition, mieux c’est ! » Car si les additifs ont tous fait l’objet d’études toxicologiques individuellement, « on ne sait pas grand-chose de leurs conséquences sur la santé lorsqu’ils sont mélangés ». Un « effet cocktail » qui ne s’arrête pas aux seuls additifs entre eux : « On a pu démontrer in vitro que le dioxyde de titane (désormais interdit, NDLR) augmentait l’absorption du boscalid », un fongicide très largement employé dans l’agriculture. La solution ? Limiter les préparations industrielles et privilégier le « fait maison » !

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