Santé mentale des jeunes : l’état d’urgence ?
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L'insuffisance cardiaque touche plus d'un million de Français. Pourtant, cette maladie est méconnue du grand public, avec notamment une confusion autour des symptômes et du pronostic. Retour à la réalité avec le Pr Richard Isnard, cardiologue à Paris à l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
« L'insuffisance cardiaque peut se définir comme un coeur qui ne fonctionne plus assez bien pour adapter son débit à l'augmentation des besoins comme marcher ou monter un escalier », indique le Pr Richard Isnard. L'essoufflement qui en résulte dépend de la sévérité de la maladie. Il peut ainsi survenir lors d'activités relativement importantes ou inversement au moindre effort comme celui fourni pour s'habiller ou faire sa toilette. Plus cette maladie est sévère, plus le retentissement sur qualité de vie est élevé, avec une nette limitation dans les activités. « Une personne atteinte d'une insuffisance cardiaque grave tolère mal les efforts et voit son périmètre de vie limité ». S'y associent souvent des symptômes dépressifs et du stress.
D'autre part, lors des épisodes de décompensation où l'essoufflement se produit même au repos et où il y a des oedèmes, il est souvent nécessaire d'être hospitalisé pour recevoir des traitements par voie intraveineuse. Au final, tout contribue à altérer la qualité de vie et le pronostic. Il s'agit d'une maladie grave dont le risque de mortalité est très important : « un patient sur deux décède après 5 ans d'évolution ».
120.000 cas d'insuffisance cardiaque sont dépistés chaque année en France et 23.000 Français en décèdent. Cette maladie grave et de sombre pronostic représente la première cause d'hospitalisation des plus de 60-65 ans.
Pr Richard Isnard : « L'essoufflement et la fatigue à l'effort sont les principaux symptômes de l'insuffisance cardiaque. Mais ils ont l'inconvénient de ne pas être spécifiques, tout comme les oedèmes dans les membres inférieurs, témoignant d'une rétention d'eau et de sel.
Si tous les essoufflements et les oedèmes ne sont pas liés à l'insuffisance cardiaque, ils doivent néanmoins y faire penser, surtout si ces signes se manifestent chez un patient déjà connu à risque d'insuffisance cardiaque (antécédent d'infarctus, arythmie cardiaque, hypertension artérielle...). » Dans ces conditions, la probabilité que les symptômes soient en rapport avec insuffisance cardiaque est élevée. Cela dit, une insuffisance cardiaque peut aussi survenir chez une personne indemne de tout problème cardiaque jusque là. « Dans le pire scénario, c'est une urgence vitale. L'oedème aigu pulmonaire qui révèle la maladie relevant d'une prise en charge immédiate ».
La fréquence de l'insuffisance cardiaque augmente avec l'âge : elle est diagnostiquée en moyenne à 75 ans. Mais si cette maladie touche davantage les sujets âgés, on peut aussi avoir une insuffisance cardiaque beaucoup plus jeune.
Parmi les facteurs de risque, citons surtout l'hypertension artérielle, l'infarctus du myocarde, les arythmies cardiaques et certaines maladies du muscle cardiaque.
Autant de femmes que d'hommes
Avant 75 ans, les hommes sont plus touchés que les femmes. Mais ensuite le risque s'équilibre, voire s'inverse car les femmes vivent plus longtemps.
Sur quoi repose le traitement ?
En règle générale, cette affection nécessite la prise quotidienne de plusieurs médicaments, avec des ordonnances comportant entre 4 et 5 médicaments différents. Ce traitement médicamenteux est donc contraignant. Parallèlement, un certain nombre de règles d'hygiène de vie s'impose à commencer par une alimentation peu salée.
Certains patients doivent être implantés d'un pacemaker ou d'un défibrillateur (qui délivre un choc en cas de trouble du rythme sévère).
Enfin, une toute petite minorité de patients relèvent de techniques plus lourdes : le coeur artificiel ou la greffe cardiaque.
Peut-on prévenir l'insuffisance cardiaque ?
« Il s'agit de la prévention cardiovasculaire au sens large que les gens connaissent bien : activité physique régulière, lutte contre le surpoids, arrêt du tabac, dépister et traiter toute hypertension artérielle », conclut le Pr Richard Isnard.
Source : e-santé
Isabelle Eustache
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