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La vente de médicaments à l’unité bientôt obligatoire ?

Pour lutter contre les pénuries de médicaments, le gouvernement a décidé de rendre obligatoire, sous certaines conditions, la délivrance de médicaments à l’unité. Une mesure qui divise les professionnels de l’industrie pharmaceutique, mais que les associations de patients soutiennent massivement. Le vrai du faux avec Catherine Simonin, membre du bureau de France Assos Santé.

Doctopress
Publié le 20/02/24
Temps de lecture 2 min

La vente à l’unité de médicaments est déjà autorisée en France

VRAI. 

Le décret autorisant la dispensation à l’unité, ou DAU, est entré en vigueur en mai 2022. Concrètement, il permet au pharmacien de remettre au patient le nombre exact de médicaments prescrits par le médecin, qu’il s’agisse de gélules, de comprimés ou de sachets-doses. 

Ceux-ci sont délivrés dans un conditionnement adapté, choisi par le pharmacien, afin d’assurer le transport et la conservation des médicaments. La DAU reste néanmoins facultative : sauf exception, rien n’oblige un pharmacien à vendre un médicament à l’unité. 

L’un des objectifs de la délivrance à l’unité est de lutter contre le gaspillage

VRAI. 

« C’est d’ailleurs au nom de la lutte contre le gaspillage et la promotion de l’économie circulaire que la vente à l’unité a été introduite dans le code de la santé publique en février 2020 », rappelle Catherine Simonin. 

En France, 1 médicament sur 2 finit oublié dans l’armoire à pharmacie. C’est l’équivalent de 1,5 kilo de médicaments par personne et par an, selon l’Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (Iracm). Un gaspillage qui a des répercussions environnementales. Les médicaments non utilisés sont encore trop souvent jetés dans la poubelle, l’évier ou les toilettes. Avec comme conséquence, une contamination des sols et des cours d’eau.

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En France, tous les médicaments peuvent être vendus à l’unité

FAUX. 

Seule une petite partie des médicaments disponibles en officines sont concernés. C’est le cas des antibiotiques« le but étant de lutter contre l’antibiorésistance  liée, notamment, à l’automédication » – et, pour des raisons évidentes, des médicaments dits « stupéfiants », comme la morphine, pour lesquels la DAU est d’ailleurs obligatoire.

La vente à l’unité ne permet pas aux patients d’avoir accès à la notice

FAUX. 

Pour sécuriser la prescription, la DAU s’accompagne de plusieurs obligations pour le pharmacien. Une étiquette reprenant l’ensemble des informations nécessaires au patient doit être apposée sur le conditionnement qui contient les médicaments. 

Une notice d’information doit également être fournie. « Cela peut être sous la forme d’une version papier ou, si le patient est d’accord, d’un accès à une notice dématérialisée au format numérique », précise Catherine Simonin.

En cas de pénurie de médicaments, la DAU sera obligatoire

VRAI. 

Cette mesure a été votée dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2024  et devrait entrer en application dans les prochains mois. Tous les pharmaciens devront s’y plier pour les médicaments dont les approvisionnements sont tendus, tels que l’amoxicilline, un antibiotique à large spectre très souvent prescrit pour traiter les infections ORL. 

« La DAU obligatoire en situation de pénurie, c’est un enjeu majeur de santé publique et un effort de solidarité indispensable, assure Catherine Simonin. Quand la ressource manque, on ne peut pas donner plus de médicaments que nécessaire à certains et pas du tout à d’autres ! »

Pour en savoir plus : france-assos-sante.org 
 

Le saviez-vous ?

Les antibiotiques, les médicaments contre la fièvre, les corticoïdes administrés par voie orale et les médicaments contre l’asthme font partie des médicaments les plus à risque de rupture d’approvisionnement. 

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