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Bannir le gluten de son alimentation est devenu à la mode. Pourtant, cette protéine du blé n’est pas dangereuse, sauf pour les personnes qui souffrent de maladie c?liaque ou d’allergie au blé. Pourtant, chez d’autres, supprimer le gluten soulage considérablement leurs symptômes d’intestin irritable. Depuis quelques années à peine, leur trouble est enfin reconnu : il s’agit de l’hypersensibilité au gluten. Les scientifiques commencent à y voir plus clair.
Gluten : il n’y a pas que la maladie c?liaque
Le gluten est le terme générique désignant les protéines des céréales (blé, orge, seigle avoine). De nombreuses personnes excluent toute trace de gluten de leur alimentation et disent s’en porter mieux. Or toutes ne sont pas, loin de là, d’authentiques malades c?liaques. Une petite frange d’entre-elles seraient plutôt « hypersensibles au gluten », une nouvelle entité physiopathologique. Les contours de cette « intolérance au gluten non c?liaque » décrite en 2009 pour la première fois se dessinent, même si de nombreuses zones d’ombre demeurent. Du côté des mécanismes, l’inflammation de la muqueuse intestinale, une perméabilité intestinale accrue ou une perturbation de la composition du microbiote intestinal seraient impliqués.
« Hypersensibilité au gluten », une définition encore vague
La définition de l’hypersensibilité au gluten date de 2015 : il s’agit d’une « entité clinique au cours de laquelle l’ingestion de gluten entraîne des symptômes digestifs ou extra-digestifs qui régressent sous régime sans gluten ». De façon approximative, entre 0,5% et 6% de la population seraient concernés, les études sont en cours. Rare chez l’enfant, elle touche essentiellement les jeunes femmes (cinq femmes pour un homme) aux alentours de la quarantaine. Pour l’instant, aucun marqueur sanguin n’a été mis au point pour identifier à coup sûr la maladie. C’est pourquoi l’hypersensibilité au gluten n’est envisagée seulement qu’après avoir écarté une maladie c?liaque et une allergie au blé. Lorsque celles-ci sont exclues, la démarche est alors de tester un régime sans gluten pendant six semaines. Pr Frank Zerbib, du service d’Hépato-gastro-entérologie et oncologie digestive (CHU Bordeaux) : « Si la réponse à l’éviction totale du gluten est complète, alors l’hypersensibilité au gluten est fortement probable, en particulier en cas de récidive lors de la réintroduction de doses minimes de gluten. En revanche, si l’amélioration n’est que partielle, sur certains symptômes comme les ballonnements ou les douleurs, et que la consommation de faibles doses d’aliments contenant du gluten est possible, une intolérance aux sucres qui fermentent dans l’intestin (FODMAPs) est bien plus plausible ».
Sucres (FODMAPs) ou protéines du blé (gluten) ? Trouver les coupables
L’acronyme FODMAPs (Fermentable Oligo-, Di-, Monosaccharides And Polyols) désigne des sucres qui fermentent dans l’intestin, dont font partie les glucides du blé, le lactose et le fructose etc. Ils engendrent des symptômes gastro-intestinaux bien plus fréquemment que l’hypersensibilité au gluten. Dans les faits, en se privant d’aliments contenant du gluten, ces personnes se privent par la même occasion de ces glucides potentiellement fermentescibles et se trompent de coupable. Ces personnes s’imaginent malades c?liaques ou hypersensibles au gluten, c’est-à-dire à la protéine du blé, alors qu’en réalité elles ne tolèrent pas le sucre du blé et les FODMAPs dans leur ensemble.
Les symptômes digestifs au premier plan
Les manifestations cliniques de l’hypersensibilité au gluten sont désormais mieux cernées. Il s’agit de douleur, d’inconfort abdominal et de ballonnements dans plus de 80% des cas, de troubles du transit (diarrhée, constipation ou alternance des deux) dans 50% des cas, de troubles digestifs hauts (nausées, reflux gastro-?sophagien, vomissements, aérophagie) dans 30 à 50% des cas. La principale difficulté est que ces symptômes digestifs n’ont rien de spécifique et peuvent faire évoquer des troubles fonctionnels comme l’intestin irritable. Dr Corinne Bouteloup, gastro-entérologue-nutritionniste (CHU Estaing Clermont-Ferrand) : « Parfois, des symptômes extra-digestifs peuvent coexister, tels une fatigue et une faiblesse, des céphalées, une léthargie, un engourdissement, de l’anxiété, des troubles de l’humeur comme des syndromes dépressifs chez 30 à 50% des personnes mais aussi des douleurs articulaires et musculaires ».
Un régime sans gluten à vie ?
Quelle que soit la maladie suspectée -hypersensibilité au gluten ou intolérance aux FODMAPs- tout régime doit être prescrit dans le cadre d’un diagnostic mais aussi d’un suivi diététique pour limiter le risque de déséquilibre nutritionnel. Jusqu’à il y a peu, l’éviction du gluten était réservée aux personnes atteintes de maladie c?liaque. Désormais, l’hypersensibilité au gluten est l’autre indication du régime sans gluten. A la différence près, par rapport à la maladie c?liaque, que le caractère strict du régime sans gluten et sa durée ne sont pas encore tranchés par les spécialistes. La possibilité d’une réintroduction du gluten après quelques mois est même étudiée. A quel niveau d’apport de gluten ? Pourra-t-on alors espérer une guérison ? De nombreuses questions restent encore en suspens.
Marion Garteiser, journaliste santé
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