Quand une école primaire et une maison de retraite font toit commun
En Indre-et-Loire, une quarantaine d’élèves cohabitent en toute harmonie avec les résidents d’une maison de retraite intergénérationnelle. Reportage.
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Un tiers de la population française serait déficitaire en vitamine D. La simple « insuffisance » en vitamine D est encore plus largement répandue. En prévention des fractures, des démences, du diabète ou des infections, la tendance ces dernières années est de parer la vitamine D de toutes les vertus. Décodage et prudence.
Pour s’en rendre compte, on mesure le taux de 25-hydroxy-vitamine D (25OHVD) dans le sérum. Dans l’étude VARIETE*, la plus récente, 40 % des Français auraient une insuffisance en vitamine D, 34 % un déficit et 10 % une carence.
La vitamine D (calciférol) est synthétisée dans l’épiderme à partir d’une molécule, le 7-déhydrocholestérol, sous l’effet de rayons ultraviolets B (UVB). Mais la vitamine D peut aussi, dans une moindre mesure, être fournie par l’alimentation (poissons gras et crustacés, jaune d’œuf, huile de foie de morue) puis transformée dans le foie en une molécule exploitable par l’organisme pour fabriquer de l’os : la 25-hydroxy-vitamine D [25(OH)D] ou calcidiol. La vitamine D joue un rôle essentiel dans la minéralisation des os et favorise l'absorption du calcium et du phosphore. Une carence profonde peut conduire au rachitisme chez l’enfant, mais une carence moindre ou un déficit peut conduire à un risque plus élevé d’ostéoporose et de fractures voire une décalcification osseuse chez l’adulte.
L’ostéomalacie - l’équivalent chez l’adulte du rachitisme chez l’enfant - est devenue rare ; elle se manifeste en cas de carence profonde et prolongée en vitamine D.
Une faible exposition aux UVB du soleil est susceptible d’empêcher une production correcte de vitamine D active. C’est pourquoi le taux de vitamine D de la population est plus faible dans les régions du Nord de la France. Un déficit en vitamine D est habituel en hiver en Europe, où tous les pays sont situés au-delà de 35° de latitude nord. En France métropolitaine, située entre 42° et 51° de latitude nord, la photosynthèse par la peau de vitamine D s’effondre pendant 4 à 6 mois, de novembre à février-mars, les rayons du soleil étant trop tangentiels pour traverser la couche d’ozone.
A noter, une quinzaine de minutes par jour aux rayons du soleil suffit et l’application de crème solaire n’empêche pas la synthèse de vitamine D.
La Haute Autorité de Santé (HAS) recommanderait le dosage sérique de la vitamine D en cas de suspicion de rachitisme ou d’ostéomalacie, avant de mettre en place un médicament de l’ostéoporose, chez la personne âgée faisant des chutes répétées et après un traitement chirurgical de l’obésité.
« La carence et le déficit en vitamine D perturbent le métabolisme minéral, d’où un risque plus élevé d’ostéoporose et de fractures, explique le Pr Bernard Cortet, chef du service de rhumatologie du CHU de Lille. Mais comme la vitamine D joue aussi un rôle dans le bon fonctionnement des muscles, un déficit peut entraîner une faiblesse musculaire à l’origine d’un taux accru de chutes chez les plus âgés. »
La présence de récepteurs de la vitamine D au niveau du système cardiovasculaire et neuronal, etc., a fait suspecter d’autres effets de la vitamine D que sur la santé osseuse. Des taux faibles de 25OHVD ont alors été associés à un risque accru de maladies cardio-vasculaires (hypertension, athérosclérose, thrombose…), de diabète de type 2, d’obésité, d’infections respiratoires, de cancers (colorectal) et même de mortalité. Cependant, les preuves manquent et « rien ne justifie encore un traitement par de la vitamine D dans le but de prévenir ou de traiter ces maladies, garantit Bernard Cortet, qui a dirigé en 2019 une revue de la littérature scientifique sur ce sujet**. Pour autant, la supplémentation en vitamine D est une pratique de plus en plus répandue dans la population générale sans problème de santé particulier, le plus souvent en automédication. Cependant, son intérêt est controversé. »
Si le rachitisme a quasiment disparu en France, c’est grâce à la supplémentation en vitamine D des laits infantiles depuis 1992. Mais aussi grâce à la supplémentation systématique des enfants. Entre 19 mois et 5 ans puis de 10 à 18 ans, tous doivent recevoir deux doses de 80 000 ou 100 000 UI, l’une en novembre, l’autre en février.
Chez les seniors, en ce qui concerne les fractures, supplémenter tout le monde ne semble pas efficace, selon les études disponibles. Il est recommandé et remboursé que seules les personnes à risque prennent de la vitamine D : en cas d’ostéomalacie, en cas d’ostéoporose et chez la personne âgée faisant des chutes répétées. Du fait d’une activité synergique, les apports en calcium doivent également être corrects.
Certains aliments « fortifiés » ou enrichis ont également démontré leur efficacité pour améliorer le statut en vitamine D. En France, c’est le cas de certains laits. Pour que ce soit efficace, il faudrait l’étendre à d’autres produits. « Les politiques nationales devraient inciter à la fortification de différents types d’aliments pour couvrir une plus large partie de la population », soutient Bernard Cortet. Plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Nord ont franchi le pas et enrichissent les aliments à grande échelle. Il s’agit principalement des produits laitiers, de la margarine et des aliments pédiatriques.
Hélène Joubert, journaliste, avec le Pr Bernard Cortet, chef du service de rhumatologie au CHU de Lille.
*The VARIETE study. Endocrine 2016;53:543–50.
** Crtet. B, et al. La Presse Médicale. La supplémentation en vitamine D dans la population générale. En cours de publication.
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