Alzheimer : le tango au secours de la mémoire
Un samedi sur deux à Dijon, malades d’Alzheimer et aidants se réunissent pour danser le tango. Une façon de retrouver une complicité, mais pas seulement.
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Alors que la région Hauts-de-France est la plus touchée par l’obésité, l’hôpital Saint-Philibert de Lille redonne espoir aux patients désireux de perdre du poids grâce à une double prise en charge, médicale et chirurgicale.
Le hall flambant neuf de l’hôpital Saint-Philibert contraste avec les locaux du Centre de l’obésité et du surpoids, logés dans une aile de l’établissement encore en attente de rénovation. Mégane vient d’y débuter un parcours qui lui permettra, d’ici six à douze mois, de bénéficier d’une chirurgie bariatrique. Un moment qu’elle attend avec impatience. À 31 ans, cette jeune mère de famille affiche 118 kilos sur la balance. « J’ai perdu ma mère très tôt, confie-t-elle, je ne tiens pas à ce que mon fils vive la même chose. »
Emmanuel, lui, est venu pour une visite de contrôle. Il y a encore deux ans, ce quinquagénaire pesait 160 kilos. L’opération – qui a consisté à réduire considérablement le volume de son estomac – lui a permis de perdre 40 kilos en l’espace d’un an. « J’ai l’impression de revivre, assure-t-il. Aujourd’hui, je peux faire des choses qui m’étaient devenues pratiquement impossibles : me promener, monter les escaliers, faire de la moto, sortir mon chien… Je suis encore un peu essoufflé, mais ça n’a plus rien à voir. Avant l’intervention, je n’étais même plus capable de lacer mes chaussures tout seul ! »
Emmanuel ne s’estime pas tiré d’affaire pour autant. Il sait que sans une hygiène de vie rigoureuse, il risque de reprendre du poids. « C’est pour ça que la préparation et le suivi sont très importants. La chirurgie, c’est une étape, mais ce n’est pas magique. Et puis il y a des contraintes, plus ou moins importantes selon l’intervention qu’on a subie. Par exemple, on m’a prescrit des vitamines à vie pour éviter les carences. Et certaines choses que j’aimais bien, comme les boissons gazeuses ou fermentées, me sont désormais interdites. »
Faute d’avoir respecté ces recommandations, Nathalie, 53 ans, a repris 20 kilos depuis son opération en 2018. « Au début, j’étais super motivée. Je suis passée de 105 à 65 kilos. J’ai même commencé à courir pour la première fois de ma vie, en débutant par de petites distances : 300 mètres, 400 mètres et finalement, 5 kilomètres ! » Mais il a y a deux ans, ses « démons » sont revenus : « Petit à petit, j’ai repris le grignotage, je n’ai pas fait attention et j’ai perdu une partie du bénéfice de mon intervention… », regrette-t-elle.
Bien que tous les patients souhaitent maigrir, tous ne peuvent pas prétendre à la chirurgie bariatrique. « Il y a des critères stricts à respecter », souligne le docteur Émilie Ducy, nutritionniste et endocrinologue. L’indice de masse corporelle (IMC) est le principal. Il se calcule en divisant le poids par la taille au carré. Actuellement, seules les personnes ayant un IMC égal ou supérieur à 40, ou compris entre 35 et 40 en cas de complications associées (comme un diabète de type 2 ou une hypertension artérielle), peuvent envisager une intervention chirurgicale. « Il existe aussi une indication pour les patients avec une obésité de grade 1 (IMC entre 30 et 35) qui souffrent d’un diabète déséquilibré malgré un an de traitement adapté, précise le Dr Ducy. Mais dans tous les cas, la décision fait l’objet d’une discussion préalable avec l’équipe médico-chirurgicale. »
Pour les patients qui ne sont pas éligibles à la chirurgie – ou qui ne souhaitent pas y avoir recours – le centre a créé un parcours spécifique, dit médical. « C’est un accompagnement qui est structuré de la même manière que le parcours pré-chirurgical, avec une évaluation initiale et une évaluation finale, et cinq séances d’une après-midi, espacées de quatre à six semaines chacune », détaille Pierre Guillaumin, cadre de santé. Une double prise en charge que l’hôpital Saint-Philibert est l’un des seuls à proposer dans le département.
Carole, 53 ans, a opté pour ce parcours. « Je n’avais jamais vraiment cherché à perdre du poids jusqu’à présent, j’attendais le déclic », explique cette auxiliaire de vie qui souffre pourtant d’un diabète et d’une arthrose du genou. « C’est mon médecin qui m’a convaincue en me disant qu’il fallait que je fasse quelque chose pour ma santé. » Au regard de son IMC et des pathologies associées à son obésité,
Carole aurait pu bénéficier d’une opération. « On m’a proposé plusieurs fois de rejoindre le parcours qui prépare à la chirurgie, mais c’est hors de question, ça me stresse trop ! »
Delphine, 42 ans, abonde : « Sur les réseaux sociaux, on a l’impression que l’intervention est miraculeuse, comme si se faire enlever une partie de l’estomac, ce n’était rien ! » Pour elle, l’opération constitue l’ultime recours, une fois toutes les autres solutions épuisées.
L’objectif du parcours médical n’est pas aussi ambitieux que celui du parcours chirurgical. Ici, il ne s’agit pas de perdre des dizaines de kilos, mais seulement « 5 à 10 % de son poids ». Une perte de poids modeste en apparence, mais suffisante pour améliorer la santé des personnes en situation d’obésité et augmenter leur espérance de vie. Comme pour le parcours chirurgical, la prise en charge est pluridisciplinaire. Elle associe médecins, infirmières, diététiciennes, psychologues et enseignants en activité physique adaptée, qui interviennent, chacun leur tour, lors des différents ateliers.
« L’obésité est une maladie chronique et multifactorielle. On ne peut pas la traiter si l’on ne s’occupe que de l’alimentation et de l’activité physique, assure le docteur Ducy, car il y a d’autres facteurs – psychologiques, génétiques et environnementaux – qui entrent en ligne de compte. » Miser sur les régimes est encore plus illusoire, car « il est impossible de les poursuivre sur le long terme ».
« Nous voulons au contraire aider les patients à remettre le plaisir au cœur de leur alimentation, à lever les restrictions, à éviter les régimes, et à se reconnecter à leurs sens : la faim et la satiété », souligne Ophélie Dumoulin, diététicienne.
Si l’obésité progresse dans l’Hexagone, la région Hauts-de-France demeure la plus touchée, avec plus de 22 % des habitants en situation d’obésité, contre 17 % au niveau national, selon un rapport de l’Inserm. En 2024, le centre a accueilli centre plus de 500 patients. Un chiffre qui, au regard de ces statistiques préoccupantes, devrait encore augmenter cette année.
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