Comprendre l’augmentation de tarif des complémentaires santé
Facteurs économiques, législatifs et médicaux : on vous explique les hausses des tarifs des mutuelles santé en 2024 et les perspectives pour 2025.
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Le syndrome de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité appelé TDAH ne touche pas que les enfants. Dans 60% des cas, celui-ci persiste à l'âge adulte. Mais deux nouvelles études suggèrent que ces troubles pourraient aussi se déclencher tardivement, chez des adultes qui n'ont jamais eu le moindre symptôme.Pour lever les doutes et repérer les signes qui doivent alerter, un autotest validé et rapide existe chez l'adulte.
Parmi les 4 à 8% d'enfants qui ont un syndrome de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), plus de la moitié conservera des symptômes à l'âge adulte.
Ce syndrome, qui apparaît en général dans l'enfance et l'adolescence, pourrait aussi se déclencher à l'âge adulte, comme le suggèrent pour la première fois deux grandes études menées au Royaume-Uni (1) et au Brésil (2).
Dans l'étude anglaise, 67% des jeunes adultes souffrant de TDAH n'avaient jamais été diagnostiqués quand ils étaient enfants. Dans l'étude brésilienne, près de 13% des adultes ayant un TDAH n'avaient pas eu de signes dans l'enfance.
En résumé, les chercheurs supposent que la maladie peut survenir une fois à l'âge adulte, tout en soulignant que les syndromes chez l'enfant et l'adulte pourraient être des formes bien distinctes. En effet, les syndromes rencontrés chez l'adulte ne seraient pas forcément la continuité de formes de TDAH développées dans l'enfance.
Pr Christophe Lançon, psychiatre, chef du service Addictologie de l'hôpital Sainte-Marguerite (Marseille). « On a longtemps pensé que des TDAH découverts à l'âge adulte étaient des TDAH qui étaient passés inaperçus dans l'enfance ou l'adolescence. Ces nouvelles données sont une première : sans conclure avec certitude, elles suggèrent que ce syndrome pourrait apparaître chez l'adulte et ne serait pas du même ordre que chez l'enfant où il est considéré comme un trouble neurologique survenant précocement au cours du développement (« neuro-développemental »). C'est plausible, car le TDAH n'est pas une maladie, c'est un syndrome (ensemble de symptômes sans cause spécifique), avec des réalités psychologiques, médicales et neurologiques différentes ».
Comparées à celles rencontrées chez l'enfant, les formes de TDAH chez l'adulte comprennent moins souvent une agitation et une impulsivité. En revanche, il y a beaucoup plus de difficultés d'attention, de programmation, de procrastination (remettre une action au lendemain). Globalement, ce sont des formes avec des difficultés neuropsychologiques et attentionnelles plus présentes.
De plus, selon ces deux nouvelles études, lorsque le TDAH apparaît à l'âge adulte, ses symptômes sont souvent plus sévères et handicapants et s'accompagnent aussi d'autres problèmes psychiatriques.
Pr Lançon : « Il n'est pas étonnant de penser que chez l'adulte, le TDAH va s'accompagner de manifestations psychiatriques plus importantes car la présence d'un TDAH témoigne de difficultés de régulation neuropsychologique (problèmes de régulation des systèmes neurologiques et psychologiques de la gestion de l'attention et des émotions), qui favorisent l'expression d'autres troubles fréquemment associés chez l'adulte (troubles bipolaires, troubles de la personnalité, anxiété). D'où la nécessité de soigner aussi ces troubles associés et non pas uniquement le TDAH ».
Le problème est qu'en 2016, à la difficulté du dépistage s'ajoute celle de la prise en charge. En France, le syndrome de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité n'est pas reconnu chez l'adulte ! C'est pourquoi, même si certains spécialistes ont l'habitude de s'occuper d'adultes, ils sont peu nombreux et aucune filière de soin n'est formalisée pour orienter les patients, au contraire de ce qui est organisé chez l'enfant.
Il existe pourtant une palette de soins potentiellement efficaces chez l'adulte. Théoriquement, un médecin ne peut prescrire le médicament psychostimulant methylphénidate (la « Ritaline ») chez les plus de 18 ans, sous le motif que le syndrome n'«existe » pas. Mais il peut être utile (à la charge financière du patient), en complément des prises en charge cognitivo-comportementales, du neuro-feedback (méthode pour aider le cerveau à se réorganiser lui-même) et de la méditation.
De nombreux adultes sont atteints de troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité sans le savoir, car les symptômes sont souvent confondus avec une vie stressante. Mais certains comportements peuvent alerter. Plusieurs questionnaires validés existent pour dépister spécifiquement les adultes souffrant de TDAH. L'échelle d'auto-évaluation ASRS-v1.1 a été conçue avec l'Organisation Mondiale de la Santé. Cet autotest simple comporte 18 questions et peut être utilisé comme point de départ pour vous aider à identifier les signes et les symptômes des TDAH. L'étape suivante est de consulter un médecin ou un autre professionnel.
Pour chacune, 5 réponses sont possibles : "jamais", "rarement", "quelquefois", "souvent", "très souvent" :
1. Faites-vous des fautes d'étourderie lorsque vous devez exécuter un projet ennuyeux ou difficile ?
2. Avez-vous du mal à soutenir votre attention lorsque vous accomplissez un travail ennuyeux ou répétitif ?
3. Avez-vous de la difficulté à vous concentrer sur ce que les gens vous disent, même quand ils s'adressent à vous personnellement ?
4. Avez-vous de la difficulté à finaliser les derniers détails d'un projet après avoir réalisé les étapes difficiles ?
5. Avez-vous de la difficulté à organiser vos travaux ou vos activités ?
6. Vous arrive-t-il d'éviter ou de faire à contrecoeur les tâches qui nécessitent un effort mental soutenu ?
Répondre "souvent" ou "très souvent" à quatre reprises fait pressentir fortement un TDAH. Les 12 autres questions permettent une exploration plus poussée des symptômes.
7. Vous arrive-t-il souvent de perdre les objets nécessaires à votre travail ou à vos activités ?
8. Vous laissez-vous facilement distraire par une activité ou un bruit environnant ?
9. Avez-vous de la difficulté à vous rappeler de vos rendez-vous ou de vos obligations ?
10. Remuez-vous souvent les mains ou les pieds ou vous tortillez-vous sur votre siège ?
11. Vous levez-vous pendant des réunions ou d'autres situations où vous êtes supposé rester assis ?
12. Avez-vous du mal à vous tenir tranquille ?
13. Avez-vous de la difficulté à vous détendre et à relaxer pendant vos temps libres ?
14. Avez-vous l'impression « d'être sur la brèche » ou d'agir comme si vous étiez « monté sur ressorts » ?
15. Vous arrive-t-il de trop parler dans des situations sociales ?
16. Durant une conversation, vous arrive-t-il de finir les phrases de votre interlocuteur, avant qu'il ait le temps de les compléter ?
17. Avez-vous du mal à attendre votre tour ?
18. Interrompez-vous les autres lorsqu'ils sont occupés ?
Spécialistes, connaissances, forum de patients... les associations de patients peuvent renseigner : www.tdah-france.fr
Source : e-santé
Hélène Joubert, journaliste scientifique
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