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Maux de tête rebelles, les bonnes questions à se poser

Publié le 06/02/18

Est-ce vraiment une simple céphalée ?

Parfois, l’on croit traiter une simple céphalée dite « de tension » alors qu’en réalité il s’agit d’une authentique migraine. D’où les échecs pour les soulager. Alors que ces dernières sont contrôlées avec des moyens simples comme du paracétamol, de l’aspirine voire des anti-inflammatoires, en revanche la crise migraineuse justifie souvent des traitements spécifiques. Il en existe sept, appelés « triptans ». Si l’un n’est pas efficace, il faut tous les essayer. Les symptômes d’une crise de migraine s’opposent à ceux d’une céphalée de tension : elle est aigüe, pulsatile (pulsations en rythme), touche plus volontiers un seul côté de la tête, son intensité est modérée à sévère, est augmentée par l’effort physique, s’accompagne d’une gêne à la lumière, au bruit, aux odeurs avec des nausées voire des vomissements.

Quels sont les facteurs déclenchants ?

Tout est dans la régularité ! Toute perturbation dans la vie quotidienne joue sur la survenue des crises de migraine. Chacun devrait identifier ses propres facteurs déclenchants en vue de limiter les crises. Les variations émotionnelles (stress, grande joie), perturbant le rythme de vie vis-à-vis du travail ou de l’activité physique (surmenage, relâchement du week-end) ou le volume de sommeil sont à éviter au maximum.

Est-ce le moment d’opter pour un traitement de fond ?

Prendre des antalgiques efficaces à chaque crise de migraine est une chose. Mais non seulement le risque d’abus médicamenteux guette dès deux prises par semaine, mais cela peut entretenir la fréquence des crises. Il est temps d’envisager un traitement au long cours appelé « traitement de fond » pour espacer les épisodes migraineux. Là aussi, il faut alors essayer tous les traitements (bêtabloquants, antidépresseurs, antiépileptiques etc.) car ils agissent via des mécanismes différents. Ils sont considérés comme efficaces s’ils réduisent le nombre de crises d’au moins 50%, sans effets indésirables.

Pourquoi ne pas tenter des approches alternatives ?

Les techniques d’hypnose et de relaxation/sophrologie d’approche dite « ericksonienne » semblent intéressantes contre la migraine et les céphalées de tension, peu importe le degré d’anxiété du patient. Quant à l’acupuncture, elle aurait un effet antimigraineux propre, tel un traitement de fond. En revanche, les études sont négatives pour l’homéopathie et l’ostéopathie crânienne.

Et si c’était le ventre. Ou le stress ?

Soigner ses troubles digestifs peut améliorer les maux de tête. En effet, les maux de tête en général sont plus fréquents chez les personnes ayant des troubles gastro-intestinaux ou un syndrome de l’intestin irritable. Dans ce dernier cas par exemple, le risque de souffrir de migraines est presque doublé.
Quant au stress, il n'est pas la cause directe des maux de tête. Il peut cependant favoriser la survenue de crises chez les migraineux ou ceux qui souffrent de céphalées de tension.

Et si c’étaient les yeux ou de l’arthrose cervicale ?

Les problèmes oculaires ne provoquent pas de migraine. Néanmoins, ils peuvent entraîner des « céphalées oculaires ». Celles-ci se caractérisent par leur survenue plus fréquente en fin de journée après des efforts de concentration visuelle. L'arthrose cervicale, contrairement aux idées reçues, ne peut être responsable de maux de tête. Ces douleurs au niveau du cou et de la nuque appelées « cervicalgies » n'ont rien à voir avec des céphalées ou les migraines. C’est pourquoi les examens radiologiques du rachis cervical sont inutiles lorsqu'on souffre de maux de tête en particulier lorsqu'il s'agit de migraines. 

Des solutions prometteuses à court terme

La recherche avance. L’espoir pour les migraineux rebelles vient d’une biothérapie attenue pour 2019 comme une révolution : il s’agit du premier traitement de fond « spécifique » c’est à dire qui cible le mécanisme de la crise de migraine. Quatre anticorps anti-CGRP -qui bloquent l’action de la molécule CGRP dans le cerveau, responsable de la crise - sont à l’essai. Une seule injection mensuelle suffirait. Dans la céphalée de tension, la stimulation magnétique transcrânienne est à l’étude pour stimuler des régions du cerveau. Pour sa part, la toxine botulique A (Botox ®), assez efficace dans la migraine chronique, n’a toujours pas le feu vert des autorités sanitaires françaises. Attention ! De nombreuses tentatives de microchirurgie (incisions de certains muscles entre les sourcils, infiltrations de substances diverses) sont vantées un peu partout. Elles sont au mieux inutiles, au pire dangereuses.

Hélène Joubert, journaliste scientifique

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