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Ostéoporose : encore trop d’idées reçues

Doctopress
Publié le 21/06/25
Temps de lecture 3 min

L’ostéoporose a beau être la pathologie osseuse la plus répandue en France avec près de 4 millions de personnes touchées, elle reste insuffisamment diagnostiquée et traitée. En cause, notamment, de trop nombreuses idées reçues. Pour tenter de distinguer le vrai du faux, nous avons interrogé Agnès Grébert, responsable du service de radiologie du Centre médical et dentaire Jack Senet de La Mutuelle Générale.

Seules les femmes sont concernées

FAUX 

L’ostéoporose a longtemps été perçue comme une maladie exclusivement féminine. Pourtant, si les femmes sont 2 à 3 fois plus touchées en raison de la chute brutale des œstrogènes à la ménopause, les hommes ne sont pas épargnés, surtout après 70 ans

Comme le souligne Agnès Grébert, « la diminution de la densité osseuse chez les hommes est plus lente, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont à l’abri. » 

La preuve : un quart des fractures liées à l’ostéoporose surviennent chez des hommes, et celles-ci sont généralement plus graves. 

C’est une maladie douloureuse

FAUX

En l’absence de fracture, l’ostéoporose n’entraîne ni douleur ni gêne particulière. « C’est une maladie qui passe inaperçue. C’est pourquoi une fracture survenant après un traumatisme mineur doit alerter et conduire à un dépistage », recommande Agnès Grébert.

Une perte de taille de plus de 4 centimètres, potentiellement liée à un tassement de la colonne vertébrale, peut également être un signe révélateur.

Plus on est âgé, plus le risque augmente

VRAI

Comme de nombreuses maladies chroniques, la probabilité de souffrir d’ostéoporose augmente avec l’âge. Mais d’autres facteurs entrent en jeu.

L’hérédité joue un rôle clé : lorsqu’un des deux parents a souffert d’une fracture du col du fémur, le risque de fracture après la ménopause est multiplié par 2.

Différents éléments favorisent également l’ostéoporose, notamment :

• Une ménopause précoce (avant 40 ans).

• Une maigreur ou une obésité importantes.

• Certains traitements médicamenteux comme une corticothérapie prolongée.

• Des maladies telles que l’hyperthyroïdie. 

On ne peut pas la prévenir

FAUX

Une activité physique régulière, associée à des apports suffisants en calcium et en vitamine D, aide à limiter la perte osseuse.

Les sports à impact, comme la course à pied, la danse ou la gymnastique, sont particulièrement bénéfiques car ils stimulent la formation osseuse.

Les sports dits « portés », tels que le vélo ou la natation, présentent moins d’intérêt pour le squelette. Ils permettent néanmoins de préserver la masse musculaire, et ainsi de réduire les risques de chutes et de fractures.

Enfin, « certains facteurs de risques, comme l’alcool et le tabac, peuvent être évités », souligne Agnès Grébert.

On peut la dépister avant qu’une fracture ne survienne

VRAI

L’examen de référence est l’ostéodensitométrie. Il mesure la densité minérale osseuse (DMO) sur deux sites différents, « généralement la colonne lombaire et la hanche », à l’aide d’un faisceau de rayons X faiblement dosés. 

« L’examen se déroule en position allongée, sans injection ni préparation particulière. Il n’est pas douloureux et dure environ 15 minutes. » 

Le résultat, appelé T-score, est calculé à partir d’une valeur de référence :

• Un score supérieur à -1 indique une densité osseuse normale.

Entre -1 et -2,5, il révèle une fragilité des os.

En-dessous de -2,5, il témoigne d’une ostéoporose.

L’ostéodensitométrie permet aussi de calculer le risque de fracture grave à 10 ans, « grâce à un programme informatique basé à la fois sur la densité minérale osseuse et les réponses du patient à un questionnaire. » 

L’examen est remboursé sur prescription médicale en présence d’un ou plusieurs facteurs de risques.

On peut la traiter

VRAI

Lorsque le risque de fracture est élevé, les mesures hygiéno-diététiques ne suffisent plus : un traitement médicamenteux devient alors nécessaire.

Plusieurs familles de médicaments existent. Seules sont remboursées les spécialités suivantes, dans des indications précises : 

Les biphosphonates : ils constituent le traitement de référence. En limitant l'action des cellules responsables de la destruction de l'os ancien (ostéoclastes), ils ralentissent la résorption osseuse. Ils sont particulièrement indiqués dans la réduction du risque de fractures vertébrales et non vertébrales, notamment de fracture de la hanche

Le dénosumab : comme les biphosphonates, ce médicament ralentit la résorption osseuse. Il est prescrit en deuxième intention pour traiter « l’ostéoporose post-ménopausique chez les patientes à risque élevé de fracture », en relais d'un traitement par bisphosphonates.

Le tériparatide : c’est le seul traitement qui stimule la formation d’os nouveau en agissant sur les ostéoblastes, les cellules responsables du renouvellement de l’os. Il réduit le risque de fractures vertébrales et non vertébrales. Son remboursement est limité aux formes sévères de la maladie chez les patients ayant déjà eu deux fractures vertébrales. 

Le raloxifène : réservé aux femmes jusqu’à 70 ans, ce médicament imite l’action des œstrogènes pour protéger le squelette. Il réduit uniquement le risque de tassement vertébral. 

 

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