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E-SANTE : LA REVOLUTION EST EN COURS

Publié le 05/10/18

 

Le secteur de l’e-santé ne cesse de se développer, tout comme les attentes des patients. Depuis le 15 septembre, les actes de téléconsultation sont pris en charge par l’Assurance Maladie. Et en 2019, ce sera au tour de la télé-expertise d’être déployée en France. Le point sur les avancées avec le docteur Jacques Lucas, vice-président du Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom), délégué numérique.

De quoi parle-t-on quand on évoque l’e-santé ?

Docteur Jacques Lucas : Le terme d'e-santé regroupe, en réalité,  trois aspects de la santé numérique : la télémédecine, les objets connectés et, dans les années à venir, l’intelligence artificielle (IA) introduite dans les pratiques médicales. Il convient de préciser que la télémédecine, en particulier, n’est pas du e-commerce. On est bien dans un exercice encadré de la médecine.

Où en est-on aujourd’hui ?

La télémédecine était jusqu’à présent régie par un texte réglementaire – le décret de mars 2010. Depuis plusieurs années, le Cnom demandait sa révision pour que la télémédecine ne soit plus soumise à une contractualisation avec les Agences régionales de santé (ARS).
En effet, la télémédecine ne pouvait pas se limiter aux frontières d’une région ou même de la France. Nous avons été entendus, ce décret est en cours de révision. En outre, le gouvernement a publié cet été
un arrêté qui permet enfin la prise en charge par l’Assurance Maladie de la téléconsultation.

La téléconsultation par visioconférence (et non par téléphone, NDLR) est assimilée à une consultation classique : mêmes tarifs pour les praticiens, même prise en charge pour les patients.

Que va changer l’e-santé ?

Elle va jouer un rôle positif sur la qualité des soins. Avec ces nouveaux outils, les délais d’attente seront réduits et le suivi sera plus précis grâce à l’autocontrôle par les patients eux-mêmes. Ceux-ci pourront être mis en contact avec les médecins plus rapidement et redirigés vers des structures de soins adaptées. L'e-santé est une révolution qu’il ne faut pas rater si l’on veut mettre en place une médecine préventive, personnalisée et participative.

Commun évaluer l’efficacité des objets connectés ?

C’est une question cruciale car quantité d’applications ingénieuses se sont développées ces dernières
années. Or, il faut pouvoir distinguer l’utile du gadget, la prévention du bien-être. Les dispositifs médicaux bénéficient déjà d’un marquage conformité européenne (CE). Un critère de labellisation est également en cours de création. Le patient pourra ainsi se tourner vers des objets connectés à la fiabilité reconnue.

La e-santé peut-elle lutter contre le problème des déserts médicaux ?

C’est une des réponses possibles. La télémédecine peut éviter le déplacement du médecin et du patient.
Pour que cela soit efficace, il faudra désormais raisonner en termes d’équipes de soins. Les maisons médicales ou les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) devront toutes être dotées de moyens télémédicaux, et les infirmiers devront intégrer la préparation de ces consultations en ligne dans leur activité.

Quels chantiers reste-t-il à mener ?

Il y en a encore beaucoup ! Déjà, l’accès à Internet doit être amélioré si l’on veut développer la télémédecine dans les zones sous tension. Souvent, les zones blanches sans médecins
Correspondent aux endroits où il n’y a pas un bon débit… Il faudra également faire en sorte que le médecin, où qu’il soit, puisse accéder facilement au dossier médical personnel (DMP) du patient si l’on veut un suivi optimal. Enfin, il faudra concevoir un espace médical d’échange sécurisé : les consultations ne peuvent pas se dérouler par Skype.

Patients et praticiens sont-ils-prêts ?

Les associations de patients nous l’assurent : aujourd’hui, Internet est un outil plutôt courant. Pour les patients fragiles, notamment ceux qui résident en Ehpad, il y aura bien sûr besoin d’un accompagnement par le corps infirmier.  De même, les médecins sont volontaires. Du côté de la formation initiale, un diplôme universitaire de télémédecine existe déjà. Mais il faudra aussi travailler à la mise en place d’une
Formation continue.

 

POUR Y VOIR PLUS CLAIR

  • La télémédecine.
    Elle englobe tous les actes médicaux réalisés à distance par un médecin : téléassistance d’un médecin lors d’une intervention, télésurveillance d’un patient, échange et expertise entre médecins, sans oublier la téléconsultation…Un service novateur que ma Mutuelle Générale a d’ores et déjà inclus dans ses contrats à destination des travaillleurs indépendants de des dirigeants de TPE/PME, ainsi qu’à leurs salariés
  • La télésanté.
    Elle comprend les actes de prévention et de soins réalisés à distance : information via des portails grand public, sites de promotion de la santé, systèmes d’alerte par téléphone, prescriptions électroniques à distance
  • La m-santé ou mobile santé.
    Elle regroupe toutes les applications numériques pour smartphones ou objets connectés (bracelets, balances, tensiomètres etc.) dédiés à la santé.

Pour aller plus loin, découvrez la cabine médicale connectée, en cours d’expérimentation à La Mutuelle Générale :  https://www.lamutuellegenerale.fr/nous-connaitre/actualites/la-mutuelle-generale-intensifie-sa-strategie-de-services.html

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